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Important remaniement du gouvernement en Afrique du Sud

Le ministre de la Santé sud-africain, Zweli Mkhize, visage de la lutte contre la pandémie, était depuis deux mois en "congé spécial" suite à des accusations de corruption (archives). © KEYSTONE/AP/THEMBA HADEBE
Le ministre de la Santé sud-africain, Zweli Mkhize, visage de la lutte contre la pandémie, était depuis deux mois en "congé spécial" suite à des accusations de corruption (archives). © KEYSTONE/AP/THEMBA HADEBE
Le ministre de la Santé sud-africain, Zweli Mkhize, visage de la lutte contre la pandémie, était depuis deux mois en "congé spécial" suite à des accusations de corruption (archives). © KEYSTONE/AP/THEMBA HADEBE
Le ministre de la Santé sud-africain, Zweli Mkhize, visage de la lutte contre la pandémie, était depuis deux mois en "congé spécial" suite à des accusations de corruption (archives). © KEYSTONE/AP/THEMBA HADEBE


Publié le 05.08.2021


Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a annoncé jeudi soir un important remaniement gouvernemental. Il a nommé une dizaine de nouveaux ministres, notamment à la Défense, aux Finances et à la Santé, dont le titulaire est accusé de corruption.

Zweli Mkhize, 65 ans, médecin de formation largement salué pour sa réactivité face au Covid-19, avait été placé en "congé spécial" début juin suite à l'ouverture d'une enquête pour corruption visant deux de ses proches au ministère, dans le cadre d'un contrat public pour lutter contre la pandémie. Le président a précisé, dans une allocution télévisée, que M. Mkhize avait demandé de "quitter son poste pour apporter de la stabilité à cette fonction importante".

Aux Finances, Tito Mboweni, célèbre aussi pour son humour et sa passion pour la cuisine, cède sa place après avoir "navigué à travers une période économique particulièrement difficile", a déclaré le président.

Dans la foulée des violences terribles, incendies criminels et pillages qui ont secoué le pays mi-juillet, M. Ramaphosa supprime le ministère de la Sécurité de l'Etat. Il a rattaché directement cette responsabilité à la présidence.

Alors que la défaillance du renseignement a été sévèrement critiquée par l'opposition et de nombreux médias, il a expliqué vouloir que "les services de renseignement, intérieur et extérieur, permettent au président d'exercer plus efficacement sa responsabilité de protéger la sécurité et l'intégrité de la nation". Le pays a fait face "il y a trois semaines à une campagne orchestrée de violence publique, de destructions et de sabotages", a réaffirmé M. Ramaphosa.

Les premiers incidents avaient suivi l'incarcération de l'ancien président Jacob Zuma, pour une affaire d'outrage à la justice, avant de se répandre en pays zoulou (est) et dans la capitale économique Johannesburg.

Critiques croissantes

Nosiviwe Mapisa-Nqakula, qui était ministre de la Défense depuis 2012, sera prochainement déployée vers un nouveau poste, a encore annoncé le président, sans autre précision.

Si l'importance du remaniement surprend, le départ de M. Mkhize à la Santé, suspendu depuis début juin, était attendu. Des critiques croissantes reprochaient au président son inertie ou son impuissance, alors qu'il avait promis au début de son mandat en 2018 qu'il ne serait pas tendre avec les corrompus.

Et la semaine dernière, l'Unité des enquêtes spéciales (SIU) a saisi la justice pour récupérer l'équivalent de près de neuf millions d'euros provenant d'un contrat irrégulier avec la société de communication Digital Vibes. Celui-ci aurait bénéficié à M. Mkhize et à son fils.

Beauté des ongles

Ses enquêteurs ont remis un rapport complet au président fin juin. Et cette semaine, le quotidien Daily Maverick a publié sa propre enquête. Il a affirmé que les fonds détournés avaient été investis dans un salon de beauté pour ongles appartenant à la belle-fille de Mkhize, entre autres extravagances.

Fin mai, des médias avaient dévoilé que l'ex porte-parole de M. Mkhize, Tahera Mather, et son ancienne assistante personnelle, Naadhira Mitha, auraient touché des millions de rands en paiements irréguliers liés à ce contrat pour élaborer une communication publique sur le Covid-19 depuis mars 2020. Le ministre avait reconnu "des irrégularités flagrantes", réclamant "un peu de temps" pour y répondre, ce qui lui avait valu de nombreux sarcasmes.

M. Ramaphosa a promis de s'attaquer à la corruption endémique au sein de l'ANC, parti historique au pouvoir. Il a succédé en 2018 à M. Zuma, précipité vers la sortie par une série de scandales de corruption au plus haut niveau de l'Etat.

ats, afp

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