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Indemnisation aussi pour les travailleurs sur appel

L'agriculture pourra plus facilement engager des travailleurs de courte durée (archives). © KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER
L'agriculture pourra plus facilement engager des travailleurs de courte durée (archives). © KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER


Publié le 08.04.2020


Les travailleurs sur appel pourront aussi bénéficier d'indemnités en cas de réduction de l'horaire de travail. Le Conseil fédéral a décidé mercredi d'étendre le cercle des ayants droit dès jeudi.

Les travailleurs sur appel n’avaient pas droit à l'indemnité si leur taux d’occupation fluctuait de plus de 20 %. Ils pourront dorénavant également être pris en considération dans les demandes de réduction de l'horaire de travail (RHT) pour autant qu’ils aient travaillé au moins six mois dans la même entreprise. Cette mesure vise à éviter que les quelque 200'000 travailleurs sur appel que compte la Suisse ne soient licenciés.

Plus de revenu

Les travailleurs de courte durée seront davantage incités financièrement à accepter une occupation provisoire. Les revenus qu'ils tirent de cette activité ne seront pas déduits des indemnités de chômage partiel.

Cela permettra à ces travailleurs d'augmenter leur revenu durant la crise, a expliqué le ministre de l'économie Guy Parmelin. La santé publique, l'agriculture et la logistique trouveront ainsi plus facilement le personnel dont elles ont urgemment besoin. Pour le ministre, le travail doit être permis dans les secteurs où les mesures sanitaires peuvent être respectées.

Menace financière

En outre, le Conseil fédéral a supprimé la durée maximale de l’indemnisation en cas d’une perte de travail de 85 % pendant la situation extraordinaire, afin de décharger les entreprises. Actuellement, l'indemnité est limitée à quatre mois.

Cela constitue une menace financière pour les entreprises. Différentes procédures de décompte des RHT seront simplifiées afin de décharger les organes d’exécution et les entreprises et d'accélérer le versement des indemnités.

Complexe pour les indépendants

Le Conseil fédéral travaille toujours à une réponse pour les indépendants qui ne sont pas indemnisés. L'affaire est complexe et nécessite encore des éclaircissements, mais une solution pourrait passer par l'allocation pour perte de gain, ont expliqué M. Parmelin et Alain Berset.

Le gouvernement est aussi conscient de la situation difficile des médias. Leur travail est nécessaire pour informer la population, mais les revenus de la publicité ont drastiquement chuté. Comme les autres secteurs de l'économie, les médias ont aussi accès aux mesures de soutien de la Confédération, comme le cautionnement ou le chômage partiel.

Le paquet de mesures pour soutenir les médias en ligne et la presse écrite préparé par Simonetta Sommaruga pourra être étudié prochainement par le Conseil fédéral, a annoncé la cheffe de la communication lors de la conférence de presse. "Cela doit leur offrir une réelle perspective."

De manière générale, le Conseil fédéral continue à examiner les éventuelles failles du dispositif d'aide en concertation avec les cantons, a précisé la présidente. Cela vaut notamment pour les crèches et autres structures d'accueil. "Il faut éviter l'affaiblissement de structures absolument nécessaires pour le fonctionnement dumarché du travail", a relevé M. Berset.

Deux scénarios négatifs

Les mesures sanitaires ont de graves conséquences économiques, a souligné M. Parmelin. La production a déjà chuté de 25% en moyenne.

Le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco) a présenté deux scénarios pour compléter les prévisions conjoncturelles de mars concernant l’évolution possible de l’économie d’ici à la fin de 2021. Selon le Seco, la Suisse risquerait d’encaisser une perte de prospérité d’une ampleur exceptionnelle. La récession pourrait être bien plus forte que supposé et l’économie pourrait mettre davantage de temps à se redresser.

Le premier scénario table sur une reprise rapide de l'économie qui engendrait une perte de PIB de 90 milliards de francs (valeur nominale). Le second scénario prévoit une reprise moins rapide, la perte de PIB avoisinerait 170 milliards de francs.

L’évolution de la conjoncture dépendra de la progression de l’épidémie et du moment à partir duquel les mesures sanitaires pourront être assouplies. De grandes vagues de licenciements ou de nombreux cas d'insolvabilité pourront aussi influer sur l'évolution. Ces cas se concrétiseront à mesure que la paralysie économique se prolongera.

L’incertitude des prévisions est cependant extraordinairement élevée, avertit l'office. À ce jour, il n’y a que peu de données disponibles pour évaluer l’ampleur exacte de la contraction économique qui s’opère depuis mars. Le Groupe d’experts procédera à une actualisation extraordinaire de ses prévisions durant la seconde moitié du mois d’avril.

ats

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