La Liberté

Initiative pour l'autodétermination: résultats et réactions

Le conseiller national Hans-Ueli Vogt (UDC/ZH), "père" de l'initiative sur les juges étrangers. © KEYSTONE/GIAN EHRENZELLER
Le conseiller national Hans-Ueli Vogt (UDC/ZH), "père" de l'initiative sur les juges étrangers. © KEYSTONE/GIAN EHRENZELLER
Une défaite cuisante pour l'UDC (ici le président Albert Rösti et, au second plan, le "père" du texte Hans-Ueli Vogt: l'initiative contre les juges étrangers a été rejetée par 66,2% des votants. © KEYSTONE/GIAN EHRENZELLER
Une défaite cuisante pour l'UDC (ici le président Albert Rösti et, au second plan, le "père" du texte Hans-Ueli Vogt: l'initiative contre les juges étrangers a été rejetée par 66,2% des votants. © KEYSTONE/GIAN EHRENZELLER
Le résultat final du vote sur l'initiative sur les juges étrangers: une carte de la Suisse entièrement en rouge. © Keystone-ATS
Le résultat final du vote sur l'initiative sur les juges étrangers: une carte de la Suisse entièrement en rouge. © Keystone-ATS
Le résultat final du vote sur l'initiative contre les juges étrangers: une carte de la Suisse entièrement en rouge. © Keystone-ATS
Le résultat final du vote sur l'initiative contre les juges étrangers: une carte de la Suisse entièrement en rouge. © Keystone-ATS
C'est la soupe à la grimace pour le président de l'UDC, le conseiller national bernois Albert Rösti. © KEYSTONE/GIAN EHRENZELLER
C'est la soupe à la grimace pour le président de l'UDC, le conseiller national bernois Albert Rösti. © KEYSTONE/GIAN EHRENZELLER
La joie dans le camp des opposants à l'initiative de l'UDC. De gauche à droite, Flavia Kleiner, coprésidente de l'opération Libero, Andrea Huber, de "Facteur de protection D" et Regula Rytz, conseillère nationale (Verts/BE). © KEYSTONE/PETER SCHNEIDER
La joie dans le camp des opposants à l'initiative de l'UDC. De gauche à droite, Flavia Kleiner, coprésidente de l'opération Libero, Andrea Huber, de "Facteur de protection D" et Regula Rytz, conseillère nationale (Verts/BE). © KEYSTONE/PETER SCHNEIDER
Il ne reste plus que quelques heures aux Suisses désirant participer aux votations fédérales pour pousser la porte d'un local de vote (archives). © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI
Il ne reste plus que quelques heures aux Suisses désirant participer aux votations fédérales pour pousser la porte d'un local de vote (archives). © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI
Les opposants à l'initiative sur les juges étrangers avaient notamment mis en garde sur les risques du texte dans le domaine économique. © KEYSTONE/ADRIEN PERRITAZ
Les opposants à l'initiative sur les juges étrangers avaient notamment mis en garde sur les risques du texte dans le domaine économique. © KEYSTONE/ADRIEN PERRITAZ
La campagne des partisans de l'initiative pour l'autodétermination a misé sur l'argument du renforcement de la démocratie directe. © KEYSTONE/ADRIEN PERRITAZ
La campagne des partisans de l'initiative pour l'autodétermination a misé sur l'argument du renforcement de la démocratie directe. © KEYSTONE/ADRIEN PERRITAZ
"Un cheval de Troie pour la démocratie et les droits humains": les opposants à l'initiative pour l'autodétermination devant la gare de Berne le 22 octobre dernier. © KEYSTONE/PETER SCHNEIDER
"Un cheval de Troie pour la démocratie et les droits humains": les opposants à l'initiative pour l'autodétermination devant la gare de Berne le 22 octobre dernier. © KEYSTONE/PETER SCHNEIDER


Publié le 25.11.2018


L'initiative de l'UDC "pour l'autodétermination" a été balayée dimanche dans les urnes. Le suivi en continu des résultats et réactions.

17h15: "Les Suisses n'aiment pas les solutions tout ou rien"

Réagissant au vote de dimanche, la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga a souligné que les citoyens apprécient les institutions de la Suisse car elles assurent un équilibre dans les décisions et obligent à trouver des compromis. Les solutions "tout ou rien", comme celles proposées par l'initiative sur l'autodétermination, ne fonctionnent pas, a affirmé la ministre de la justice.

Les éventuels problèmes entre une législation nationale et un texte international doivent être affrontés au cas par cas, a ajouté la conseillère fédérale. Simonetta Sommaruga a par ailleurs refusé de répondre à toute question sur les implications du vote de ce week-end sur la question d'un éventuel accord-cadre avec l'Union européenne.

16h35: Participation honorable

L'initiative sur les juges étrangers, les détectives sociaux et les vaches à cornes n'ont pas spécialement mobilisé les électeurs. Avec environ 48%, la participation est honorable, mais pas exceptionnelle.

Schaffhouse, où le vote est obligatoire, arrive comme d'habitude en tête avec près de 67% d'électeurs qui se sont rendus aux urnes. Les cancres de la participation se situent ce dimanche dans les cantons du Jura et de Neuchâtel, avec environ 41% de mobilisation.

16h20: L'initiative rejetée à 66,2%

La primauté du droit suisse sur le droit international ne sera pas inscrite dans la Constitution. L'initiative populaire de l'UDC sur les juges étrangers a été rejetée dimanche par 66,2% des votants, selon le résultat final. Tous les cantons ont dit non.

Plus de 1,71 million de Suisses ont glissé un "non" dans l'urne, contre un peu plus de 872'800 bulletins "oui". L'opposition la plus forte vient de Suisse romande, avec 77,4% de rejet à Neuchâtel, puis 76,6% dans le canton de Vaud, 75,5% dans le Jura, 75,3% à Genève et 72,6% à Fribourg. Bâle-Ville arrive ensuite avec 72,5% de "non".

15h30: La satisfaction de l'économie

Interrogée par la RTS, la directrice romande d'economiesuisse Cristina Gaggini s'est félicitée de la vaste coalition qui a combattu l'initiative sur l'autodétermination. "Les arguments économiques ont porté, mais sans l'engagement de cette coalition, et notamment de la société civile, on n'aurait pas réussi", a-t-elle dit.

La directrice d'economiesuisse, Monika Rühl, a parlé d'un "oui à une Suisse ouverte au monde". La préoccupation centrale de l'économie est d'avoir accès aux marchés internationaux. C'est particulièrement important pour un pays d'exportation comme la Confédération, a-t-elle dit à la radio alémanique SRF. La Suisse dispose de nombreux accords importants pour l'économie, qui lui offrent un accès au marché et assurent des investissements.

15h00: "Le Pacte de l'ONU a pu être repoussé"

Malgré la défaite cuisante de dimanche, le président de l'UDC Albert Rösti a estimé que le débat sur l'initiative avait permis de "repousser ou d'éviter" la signature du Pacte mondial de l'ONU sur les migrations. "On a eu une bonne discussion sur la démocratie directe", a-t-il encore affirmé, interrogé par Keystone-ATS vidéo.

L'UDC suivra de très près le respect des aspects de démocratie directe dans les questions du Pacte mondial sur les migrations et de l'accord cadre avec l'Union européenne.

Albert Rösti a aussi estimé que les opposants avaient réussi à mobiliser les électeurs dans les villes, notamment sur le risque pour la Suisse (infondé selon lui) de devoir résilier des milliers d'accords internationaux. Dans le même temps, l'UDC n'est pas parvenue à mobiliser au-delà de sa base électorale, dans les campagnes notamment.

14h05: La déception du "père" de l'initiative

Le juriste et conseiller national Hans-Ueli Vogt (UDC/ZH), auteur de l'initiative pour l'autodétermination, a reconnu que le résultat obtenu par le texte représentait une "déception". "J'avais naturellement attendu davantage".

"Nous avons dû expliquer de manière assez abstraite pourquoi les droits populaires étaient menacés", a-t-il ajouté. Il a jugé que le débat était peut-être encore prématuré. "Nous sommes venus trop tôt pour pouvoir montrer pourquoi la démocratie directe est en train de mourir d'une mort lente". C'était peut-être une erreur", a-t-il relevé.

En présentant toute une série d'arguments contre l'initiative, les opposants ont eu le jeu plus facile", a encore estimé Hans-Ueli Vogt. "Lorsque quelqu'un était d'accord avec l'un des arguments, alors il était contre l'initiative", a relevé le conseiller national sur la radio SRF.

13h35: "Un vote pour les droits humains"

Le rejet de l'initiative sur l'autodétermination est un "énorme soulagement", selon Manon Schick. C'est un "vrai signal" du fort attachement des Suisses aux droits humains, a affirmé la directrice générale d'Amnesty International Suisse.

"J'ai l'impression que l'UDC a lancé une initiative qui ne parlait pas au peuple." Manon Schick en veut pour preuve le fait qu'en cours de campagne, les initiants ont changé leur fusil d'épaule: "d'un discours sur les droits humains, ils sont passés à un discours sur la démocratie".

Interrogée par la RTS, elle a aussi relevé que la tentative de l'UDC d'établir un lien avec le Pacte mondial de l'ONU sur les migrations avait échoué.

13h05: Verdict clair en Suisse romande

La Suisse romande a balayé l'intiative de l'UDC. Selon les tendances et résultats provisoires, le rejet se situe autour de 75% dans les cantons de Genève, Vaud, Neuchâtel et Jura. Le Valais dit non à plus de 67%, Fribourg à 64%. Au niveau suisse, le rejet devrait être de 67%, selon la projection nationale de l'institut gfs.bern.

Le verdict "montre que les Suisses sont fatigués de l'UDC", analyse Roger Nordmann. Il s'agit d'un bon signal pour les autres partis en vue des élections fédérales de 2019, selon le conseiller national socialiste.

La campagne autour de l'initiative pour l'autodétermination "était le navire amiral de l'UDC en vue des élections" (de 2019), souligne le Vaudois. Le rejet du texte montre que la population helvétique "en a ras-le-bol de cette logique à la Trump".

12h35: Un rejet à 75% à Genève et dans le Jura

La primauté du droit suisse sur le droit international ne sera pas inscrite dans la Constitution. Les résultats dans les cantons sont nets. Genève a ainsi dit non à 75%, selon les résultats provisoires. La proportion est la même dans le Jura. A Bâle-Ville, le "non" affiche 72%. Les projections donnent 68% de rejet à Zurich.

L'UDC a pris acte du verdict du peuple. Elle s'attendait à un non, a déclaré le conseiller national Thomas Matter (UDC/ZH) à la télévision alémanique SRF. La campagne agressive des adversaires de l'initiative, soutenu par un budget "illimité", montrait depuis quelques mois que nous n'avions aucune chance, a-t-il analysé. Le parti entend toutefois continuer à veiller à ce que le peuple conserve son droit de décider.

12h25: "Refus du discours nationaliste"

Sur la RTS, le conseiller national Carlo Sommaruga (PS/GE) a jugé que le rejet probable de l'initiative de l'UDC sur les "juges étrangers" était un refus du discours nationaliste porté en Europe notamment par le premier ministre hongrois Viktor Orban. Ce rejet peut également être lu comme la défense par les citoyens du succès institutionnel et économique du modèle suisse.

Du côté des perdants, le conseiller national Jean-Luc Addor (UDC/VS) a reconnu que les initiants n'avaient pas réussi à convaincre au-delà de la base électorale de l'UDC.

12h00: Tendances défavorables à l'initiative UDC

Les premières tendances sont défavorables à l'initiative de l'UDC "contre les juges étrangers". Le texte devrait être rejeté dimanche, selon une tendance de l'institut gfs.bern, diffusée par la SSR.

Dans le canton de Zurich, les tendances évoquent un refus entre 64 et 71%. Les Grisons repousseraient également le texte à environ 64%. Le refus semble aussi très net dans les cantons de Genève et Vaud.

11h35: Premiers résultats dès 12h00

Les premiers résultats tomberont dès midi sur les votations fédérales de ce week-end. Les sondages ont été défavorables à l'initiative pour l'autodétermination, dite également contre "les juges étrangers".

Des millions ont été investis dans cette campagne, en particulier sous forme d'affiches. Le débat a été vif, alimenté également par la polémique sur le Pacte mondial de l'ONU sur les migrations. Ce texte a été présenté par l'UDC comme l'exemple d'un texte international juridiquement non contraignant qui pourrait finir par comporter des obligations pour la Suisse.

ats

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