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Initiative pour un pilotage démocratique: un contre-projet adopté

L'initiative populaire constitutionnelle cantonale "Pour un pilotage démocratique de l'aéroport de Genève" sera assortie d'un contre-projet en votation. Par 56 oui, contre 42 non et une abstention, la majorité de droite du Grand Conseil a adopté jeudi soir un texte jugé moins restrictif (archives). © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI
L'initiative populaire constitutionnelle cantonale "Pour un pilotage démocratique de l'aéroport de Genève" sera assortie d'un contre-projet en votation. Par 56 oui, contre 42 non et une abstention, la majorité de droite du Grand Conseil a adopté jeudi soir un texte jugé moins restrictif (archives). © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI


Publié le 01.03.2019


L'initiative populaire constitutionnelle cantonale "Pour un pilotage démocratique de l'aéroport de Genève" sera assortie d'un contre-projet en votation. La majorité de droite du Grand Conseil a adopté jeudi soir un texte jugé moins restrictif.

L'ensemble du Grand Conseil admet que le développement rapide de l'aéroport inquiète la population genevoise. En témoignent les 14'450 signatures récoltées par l'initiative de la Coordination régionale pour un aéroport de Genève urbain, respectueux de l'environnement et de la population (CARPE), composée d'une quinzaine d'associations de riverains et écologistes.

Accepté par 56 voix, contre 42 non et une abstention, le contre-projet demande, à l'instar de l'initiative, que le statut d'établissement de droit public de l'aéroport soit inscrit dans la Constitution. Il demande aussi que la qualité de la desserte aérienne réponde aux besoins de la population, des entreprises et de la Genève internationale."

"Infléchir la croissance"

"Ce texte vide l'initiative de sa substance. Il enlève toute notion d'équilibre entre l'importance de l'aéroport pour la vie économique, sociale et culturelle et la limitation des nuisances pour la population et l'environnement", a déploré le socialiste Thomas Wenger, rapporteur de minorité. Or le nombre de passagers devrait passer à 25 millions en 2030, soit 650 vols par jour.

Un avis partagé par le reste de la gauche. "Le contre-projet n'est pas le fruit d'un compromis, mais le fait d'un parti, le PLR. Il ne vise qu'à pérenniser le développement actuel, sans tenir compte de la santé et du climat", a relevé la Verte Isabelle Pasquier. Et Jocelyne Haller, d'Ensemble à Gauche, de souligner que la croissance du trafic aérien est "un choix, nous pouvons l'infléchir."

Fiche PSIA

"Les défenseurs de l'aéroport ne sont pas des climato-sceptiques", a rétorqué le PDC Jean-Marc Guinchard. Selon lui, Genève Aéroport fait d'importants efforts en matière écologique. Surtout, le contre-projet prévoit que l'Etat prenne des mesures pour limiter les nuisances dues au trafic aérien. Il préconise aussi la signature d'une convention d'objectifs au début de la législature.

Le PLR Jacques Béné, auteur de ce texte, a souligné que l'aéroport représente 34'000 emplois directeurs et indirects ainsi que 4 milliards de francs de valeur ajoutée pour le canton de Genève. A ses yeux, l'innovation technologique va permettre de réduire les nuisances.

Du côté du Conseil d'Etat, on estime que le véritable contre-projet à l'initiative de la CARPE est la fiche PSIA, négociée avec la Confédération. Cette feuille de route de l'infrastructure prévoit de ramener en 2030 les nuisances au niveau de celles de 2009. "Il n'est pas question d'ouvrir les vannes", a relevé le magistrat Serge Dal Busco, en charge du Département des infrastructures.

ats

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