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Irlande: le chef du Fianna Fail Micheal Martin élu Premier ministre

Micheal Martin prend la tête d'un gouvernement de coalition inédit jusqu'en décembre 2022 (archives). © KEYSTONE/EPA/GERARD MCCARTHY
Micheal Martin prend la tête d'un gouvernement de coalition inédit jusqu'en décembre 2022 (archives). © KEYSTONE/EPA/GERARD MCCARTHY
Micheal Martin prend la tête d'un gouvernement de coalition inédit jusqu'en décembre 2022 (archives). © KEYSTONE/EPA/GERARD MCCARTHY
Micheal Martin prend la tête d'un gouvernement de coalition inédit jusqu'en décembre 2022 (archives). © KEYSTONE/EPA/GERARD MCCARTHY


Publié le 27.06.2020


Plus de quatre mois après les législatives en Irlande, les députés ont élu samedi le dirigeant du parti de centre droit Fianna Fail, Micheal Martin. Il dirigera un gouvernement de coalition avec le parti centriste rival Fine Gael et les Verts.

Les membres de ces trois formations avaient donné vendredi leur feu vert à un accord de coalition. Ces partis se sont accordés pour former un gouvernement sans les nationalistes du Sinn Fein, pourtant arrivés en tête des élections de février.

Le gouvernement de coalition aura une direction tournante. Micheal Martin, dont le Fianna Fail est le groupe parlementaire le plus important avec 38 des 160 sièges, devient le premier chef du gouvernement jusqu'en décembre 2022. Il succède à Leo Varadkar, le dirigeant du parti centriste rival Fine Gael, qui devrait revenir à la tête du gouvernement à cette date.

Lutte contre le coronavirus

Afin de respecter les mesures de distanciation sociale contre le nouveau coronavirus, les députés se sont réunis samedi de manière inhabituelle dans un centre de congrès de Dublin pour élire Micheal Martin, par 93 voix contre 63 et trois abstentions).

Après ce vote, M. Martin s'est rendu à Aras an Uachtarain, la résidence du président irlandais Michael D. Higgins qui l'a officiellement nommé Premier ministre ou "Taoiseach".

S'exprimant juste après son élection, Micheal Martin a déclaré que la lutte contre la pandémie serait la priorité de son gouvernement les prochains mois. Il a rappelé que "2278 personnes sur cette île ont perdu la vie".

Malgré des "progrès importants" depuis le mois de mars, "la lutte contre le virus n'est pas terminée. Nous devons continuer à contenir sa propagation. Nous devons être prêts à faire face à toute nouvelle vague", a-t-il poursuivi.

Mesures d'urgence

Micheal Martin a expliqué que l'Irlande était confrontée à la récession la plus rapide qui l'ait jamais frappée et que des mesures d'urgence étaient nécessaires pour permettre une reprise économique.

"Il y a des restrictions qui resteront en place pendant un certain temps et personne ne peut dire aujourd'hui quand nous reviendrons à quelque chose se rapprochant de la normalité. Mais nous pouvons et devons faire beaucoup plus pour aider notre société et notre économie à se rétablir", a-t-il ajouté.

Le nouveau Premier ministre a aussi évoqué d'autres défis à relever, qui datent d'avant le Covid-19 et demeurent, comme l'accès à des logements abordables et la crise climatique.

Percée historique du Sinn Fein

Les élections de février avaient bouleversé le paysage politique en Irlande.Avec un programme ancré à gauche, le Sinn Fein, favorable à une réunification avec l'Irlande du Nord, était arrivé en tête avec 24,5% des électeurs. Mais faute d'avoir présenté suffisamment de candidats, il n'est que la deuxième force politique au Parlement avec 37 sièges.

Les deux partis centristes qui se relayaient au pouvoir depuis un siècle ont cette fois eu besoin du soutien des douze députés écologistes pour atteindre le seuil des 80 sièges nécessaire à la constitution d'une majorité parlementaire.

Devant les députés, Leo Varadkar a qualifié d'"historique" l'alliance entre les deux partis centristes, dont la rivalité remonte à la guerre civile de 1922. Il s'est dit "impatient de servir dans le gouvernement".

La cheffe du Sinn Fein, Mary Lou McDonald, a quant à elle accusé ces partis d'ignorer la volonté de changement exprimée par les électeurs. Devant les députés, elle a comparé leur union à un "mariage de raison" destiné à conserver le pouvoir.

ats, afp

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