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Journée meurtrière à Gaza, le Conseil de sécurité réuni en urgence

Des dizaines de milliers de Palestiniens, notamment des femmes et des enfants, ont convergé vendredi le long de la barrière frontalière qui sépare la bande de Gaza d'Israël dans le cadre de "la grande marche du retour". © KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER
Des dizaines de milliers de Palestiniens, notamment des femmes et des enfants, ont convergé vendredi le long de la barrière frontalière qui sépare la bande de Gaza d'Israël dans le cadre de "la grande marche du retour". © KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER


Publié le 31.03.2018


Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres veut une enquête indépendante et transparente sur ce qui s'est passé vendredi sur la bande de Gaza. Les Palestiniens y ont organisé une grande manifestation durant laquelle au moins seize d'entre eux sont morts.

Le Conseil de sécurité des Nations unies s'est réuni en urgence vendredi pour faire le point sur la situation à la demande du Koweït. Au final, il a entendu les inquiétudes quant à une escalade de la violence mais n'est pas parvenu à s'entendre sur une déclaration commune.

"Israël doit assumer ses responsabilités dans le cadre des droits humains et du droit humanitaire international. La force létale doit être autorisée en dernier recours et les décès qui pourraient en découler doivent faire l'objet d'une enquête en bonne et due forme de la part des autorités", a toutefois déclaré le numéro deux du département des Affaires politiques des Nations unies, Tayé-Brook Zerihoun.

La mobilisation, qui doit durer six semaines, a pour but de demander le droit au retour des réfugiés palestiniens dans ce qui est aujourd'hui Israël. "Il y a une crainte que la situation puisse se détériorer dans les prochains jours", a-t-il mis en garde, appelant à la retenue maximale.

Affrontements

Des dizaines de milliers de Palestiniens, notamment des femmes et des enfants, avaient convergé vendredi le long de la barrière frontalière qui sépare la bande de Gaza d'Israël dans le cadre de "la grande marche du retour".

Un petit nombre d'entre eux s'est approché à quelques centaines de mètres de cette barrière ultra-sécurisée, régulièrement le théâtre de heurts sanglants entre habitants de l'enclave et soldats. Ces derniers ont répliqué aux jets de pierres et de pneus en feu en tirant à balles réelles et en faisant usage de gaz lacrymogène.

Riyad Mansour, le représentant palestinien à l'ONU, a fait état d'au moins 17 Palestiniens tués et plus de 1400 blessés. Les services médicaux de l'enclave ont pour leur part donné un bilan de 16 morts et de centaines de blessés.

Equilibre nécessaire

Le Conseil de sécurité devait à l'origine se réunir à huis clos. Mais, comme il est apparu que ses 15 membres ne seraient pas capables de se mettre d'accord sur une déclaration commune concernant Gaza, le Koweït a demandé à ce que la réunion soit publique, indiquent des diplomates.

Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont exprimé des regrets quant au calendrier de la réunion - la Pâque juive a commencé vendredi soir - synonyme d'absence de responsables israéliens. Et les ambassadeurs des différents membres du Conseil de sécurité ont envoyé leurs adjoints.

"Il est vital que ce Conseil soit équilibré" a dit à la réunion le représentant américain. "Nous aurions dû trouver un arrangement pour que toutes les parties participent (à la réunion) ce soir", a-t-il ajouté. Et de souligner: "les mauvais joueurs qui se servent des manifestations comme d'une couverture pour inciter à la violence mettent en danger des vies innocentes".

Période mouvementée

Dans un communiqué écrit avant la réunion, l'ambassadeur israélien aux Nations unies, Danny Danon, a accusé le Hamas pour la violence. Dans un discours vendredi, le président palestinien Mahmoud Abbas a déclaré qu'il tenait Israël pour pleinement responsable de ces morts.

Le mouvement palestinien devrait prendre fin le 15 mai, jour que les Palestiniens appellent la "Nakba" ou "catastrophe", quand plusieurs centaines de milliers de Palestiniens sont partis en exil lors de la création de l'Etat d'Israël en 1948. Il intervient dans une période mouvementée sur le plan diplomatique, les Etats-Unis devant inaugurer leur nouvelle ambassade à Jérusalem autour du 14 mai, projet qui a ulcéré les Palestiniens.

ats, reu, afp

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