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Julian Assange a tenté de créer un "centre d'espionnage"

"Nous ne pouvons pas permettre à notre maison, la maison qui a ouvert ses portes, de devenir un centre d'espionnage", a déclaré le président équatorien Lenin Moreno. Et d'assurer que la décision de retirer l'asile à Julian Assange "n'est pas arbitraire, mais repose sur le droit international". © KEYSTONE/AP/DOLORES OCHOA
"Nous ne pouvons pas permettre à notre maison, la maison qui a ouvert ses portes, de devenir un centre d'espionnage", a déclaré le président équatorien Lenin Moreno. Et d'assurer que la décision de retirer l'asile à Julian Assange "n'est pas arbitraire, mais repose sur le droit international". © KEYSTONE/AP/DOLORES OCHOA


Publié le 15.04.2019


Julian Assange a tenté de créer un "centre d'espionnage" dans l'ambassade d'Equateur à Londres, a affirmé dimanche le président équatorien Lenin Moreno. Ce dernier justifie ainsi sa décision de retirer l'asile au fondateur de WikiLeaks qui a été arrêté jeudi.

Lenin Moreno a regretté dans une interview au quotidien britannique The Guardian que le précédent gouvernement de son pays ait fourni des équipements dans l'ambassade qui ont permis d'"interférer dans les affaires d'autres Etats". Il a accédé au pouvoir en 2017.

"Nous ne pouvons pas permettre à notre maison, la maison qui a ouvert ses portes, de devenir un centre d'espionnage", a déclaré Lenin Moreno. "Cette activité viole les conditions d'asile", a-t-il ajouté, assurant que la décision de retirer l'asile à M. Assange "n'est pas arbitraire, mais repose sur le droit international".

Le président équatorien a aussi dénoncé l'attitude "absolument répréhensible et scandaleuse" de Julian Assange dans l'ambassade et son "comportement inapproprié en matière d'hygiène". Selon Quito, M. Assange aurait notamment souillé les murs avec ses excréments.

Interrogée par Sky news dimanche matin, l'avocate de Julian Assange, Me Jennifer Robinson, a réfuté ces accusations, les qualifiant de "scandaleuses".

Coopération avec la Suède

Me Robinson a assuré que l'Australien de 47 ans était prêt à coopérer avec les autorités suédoises si celles-ci demandent son extradition. Le fondateur de WikiLeaks est en détention après son arrestation jeudi à l'ambassade d'Equateur de Londres où il avait trouvé refuge il y a sept ans afin d'échapper à un mandat d'arrêt britannique pour des accusations de viol et d'agression sexuelle en Suède, qu'il a toujours niés.

La plainte pour agression sexuelle a été frappée par la prescription en 2015, puis la Suède a abandonné les poursuites dans la deuxième affaire en mai 2017, faute de pouvoir faire avancer l'enquête. Mais à l'annonce de l'arrestation, l'avocate de la plaignante a réclamé la réouverture de l'enquête.

L'Australien de 47 ans a aussi été arrêté en lien avec une demande d'extradition venant des Etats-Unis qui l'accusent d'avoir aidé l'ex-analyste du renseignement américain Chelsea Manning à obtenir un mot de passe pour accéder à des milliers de documents classés secret-défense. Cette demande d'extradition sera examinée par la justice britannique le 2 mai.

Des députés européens à Londres

Le président équatorien a déclaré au Guardian avoir eu des "garanties écrites" de la part de Londres que Julian Assange ne serait pas extradé vers un pays où il pourrait être victime de torture, de mauvais traitements ou condamné à la peine de mort.

Deux députés allemands du parti de gauche Die Linke, Heike Hansel et Sevim Dagdelen ainsi que la députée européenne espagnole Ana Miranda (Groupe des Verts/Alliance libre européenne), se rendront par ailleurs à Londres lundi, jour où ils étaient censés rendre visite à Julian Assange à l'ambassade d'Equateur, ont indiqué le parti Die Linke et WikiLeaks.

Ces parlementaires prévoient de donner une conférence de presse à 11h00 devant la prison de Belmarsh, au sud-est de Londres, où Julian Assange est détenu.

ats, afp

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