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Julian Assange naturalisé Equatorien

Julian Assange est réfugié depuis 2012 à l'ambassade de l'Equateur à Londres. © KEYSTONE/EPA/FACUNDO ARRIZABALAGA
Julian Assange est réfugié depuis 2012 à l'ambassade de l'Equateur à Londres. © KEYSTONE/EPA/FACUNDO ARRIZABALAGA


Publié le 11.01.2018


L'Equateur a naturalisé Julian Assange en décembre, ont confirmé jeudi les autorités à Quito. Le créateur australien de WikiLeaks est réfugié depuis 2012 à l'ambassade équatorienne à Londres. Mais la Grande-Bretagne refuse de lui accorder un statut diplomatique.

"Cette naturalisation a été accordée le 12 décembre 2017", a déclaré la ministre équatorienne des affaires étrangères lors d'un point de presse. Maria Fernanda Espinosa a expliqué que son pays avait ensuite demandé à Londres d'accorder un statut diplomatique à M. Assange, ce qui a été refusé par le gouvernement britannique.

"Le gouvernement équatorien a le droit d'accorder la nationalité (équatorienne) à la personne qu'il protège et faciliter ainsi son intégration au sein du pays qui le reçoit", a ajouté Mme Espinosa. Elle a précisé avoir demandé le 20 décembre dernier à Londres "d'accréditer Julian Assange en tant qu'agent diplomatique" membre de la délégation équatorienne au Royaume Uni, mais en vain.

"Cette demande a été rejetée le 21 décembre. Par respect pour les bonnes relations que nous avons avec le Royaume Uni, nous avons abandonné cette option", afin de ne pas nuire aux "possibilités de protection" future de Julian Assange, a poursuivi la ministre.

Extradition en jeu

Un peu plus tôt, Londres s'était exprimé sur ce dossier brûlant. "Le Royaume-Uni n'a pas accédé à cette demande, et nous ne sommes pas en discussions avec l'Equateur sur cette question", avait indiqué un porte-parole du ministère britannique des affaires étrangères.

Craignant une extradition vers la Suède pour un viol présumé que le fondateur de WikiLeaks nie, Julian Assange, aujourd'hui âgé de 46 ans, a trouvé asile en 2012 à l'ambassade d'Equateur à Londres.

Le parquet suédois a depuis classé l'affaire mais l'Australien craint d'être arrêté s'il sort de l'ambassade. Il pourrait ensuite être extradé et jugé aux Etats-Unis pour la publication par WikiLeaks de secrets militaires et de documents diplomatiques américains en 2010.

La sortie de ces documents lui avait valu un statut de paria aux Etats-Unis, alors que ses défenseurs célébraient en lui le champion d'un mouvement mondial pour la transparence et la démocratie.

Médiation envisagée

"L'Equateur sait que la manière de résoudre ce problème est que Julian Assange quitte l'ambassade pour se soumettre à la justice", a souligné jeudi le porte-parole de la diplomatie britannique.

La police britannique a indiqué qu'elle arrêterait l'Australien s'il sortait de l'ambassade d'Equateur car il n'a pas respecté en 2012 les conditions de sa liberté sous caution.

La ministre équatorienne des affaires étrangères avait indiqué mardi être à la recherche d'une "médiation", telle "un pays tiers ou une personnalité", pour trouver un accord avec la Grande-Bretagne sur la situation jugée "insoutenable" de Julian Assange.

ats, afp

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