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Kuleba appelle à "tuer les exportations russes"

Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kuleba exclut que son pays cède des territoires pour mettre un terme à la guerre. © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON
Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kuleba exclut que son pays cède des territoires pour mettre un terme à la guerre. © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON
Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kuleba exclut que son pays cède des territoires pour mettre un terme à la guerre. © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON
Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kuleba exclut que son pays cède des territoires pour mettre un terme à la guerre. © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON


Publié le 25.05.2022


Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kuleba a appelé depuis Davos (GR) à "tuer les exportations russes" pour mettre un terme au conflit. Il a estimé qu'un dialogue avec son homologue Sergueï Lavrov n'apporterait aucune avancée.

Il faut arrêter d'acheter des produits russes, a demandé mercredi le ministre des Affaires étrangères devant les participants au Forum économique mondial (WEF). Selon lui, les sanctions ne peuvent plus se limiter à celles qui ont été prises contre Moscou.

"Il faut faire payer la Russie", dit M. Kuleba, se disant ensuite à la presse inquiet que la Hongrie bloque le nouveau paquet européen. Avant d'interrompre brièvement la conférence de presse pour prendre un appel qui a été identifié comme venant du président Volodymyr Zelensky.

Au lendemain d'indications données par le président de la Confédération Ignazio Cassis sur la conférence de Lugano, M. Kuleba a estimé que la reconstruction du pays pourrait prendre de quelques années à des décennies. Tout dépendra du montant obtenu et de l'efficacité de l'application des projets.

De son côté, l'Ukraine devrait faire partie du marché européen de l'électricité d'ici un mois, précise le chef de la diplomatie, ajoutant qu'il rencontrera plusieurs de ses homologues dans deux semaines. Egalement sur l'énergie, son pays ne va probablement pas exporter de gaz mais souhaite vendre de l'hydrogène verte quand cette technologie sera prête.

Guterres et CICR salués

Côté sécurité alimentaire, l'Ukraine est prête à un corridor pour laisser passer ses chargements de blé à condition que le port du sud du pays soit déminé et que des garanties soient trouvées pour éviter que des navires russes ne s'infiltrent. Celui qui trouvera une solution sauvera le monde d'une "crise alimentaire", dit M. Kuleba. Même si l'Ukraine a besoin de 5 milliards de dollars par mois, il estime que l'économie de son pays est solide.

Comme M. Zelensky avant lui mercredi par vidéo en marge du WEF, il rejette également toute possibilité de céder des territoires pour aboutir à une paix. La Russie mène "une large guerre dans le Donbass" actuellement, a-t-il insisté, mentionnant une bataille comme celles de la Seconde Guerre mondiale et une situation qui "changer n'importe quand".

Une approche conciliatrice n'a pas fonctionné avec Moscou. Si elle est menée à nouveau, "elle ne fonctionnera pas non plus". "Si la Russie préférait discuter plutôt que la guerre, son attitude aurait été différente", a aussi dit M. Kuleba qui ne voit pas de volonté de discuter de ce pays. Tout plan qui "gèlerait la situation actuelle" n'est pas acceptable, a-t-il également ajouté.

De même, il ne peut pas dévoiler pour le moment les raisons pour lesquelles la Russie a accepté l'évacuation de civils de Marioupol il y a quelques semaines. Il le fera "le moment venu" mais il ne veut pas mettre en danger la sécurité de ceux qui s'y trouvent encore.

Il a remercié le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres et le Comité international de la Croix-Rouge pour leurs efforts dans cette affaire. Et au total, selon le chef de la diplomatie, des centaines de milliers de personnes ont probablement été déplacées de force en Russie mais il ne peut savoir quel est leur nombre.

Besoin d'armes

Sur les réserves turques à l'entrée de la Finlande et la Suède dans l'OTAN, M. Kuleba affirme que le président russe Vladimir Poutine ne pourra pas empêcher que ses objections soient levées. Il ne parle plus actuellement de la possibilité de l'Ukraine de rejoindre l'organisation parce que son attention est "sur la guerre", dénonçant une "hypocrisie".

"Nous avons besoin de quelque chose maintenant", dit-il en mentionnant la proposition de M. Zelensky de garanties de sécurité auprès de plusieurs pays. Ceux-ci se sont dits favorables, mais il faut encore décider quel sera le dispositif.

La situation en termes d'approvisionnement en armes s'est "beaucoup" améliorée depuis un mois, a également admis le chef de la diplomatie, appelant malgré tout à continuer à en livrer à son pays.

"Nous avons besoin urgemment" de systèmes de missiles à emploi multiples parce que les Russes en ont un grand nombre, a-t-il aussi ajouté. Sur les chars allemands, "nous n'y sommes pas", a-t-il encore dit. Tout retard dans la livraison d'armes lourdes aboutit à davantage de victimes et de pertes de territoires, affirme le ministre.

ats

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