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L'accès à l'énergie dans les PMA doit augmenter de 350% par an

Le secrétaire général de la CNUCED Mukhisa Kituyi appelle à oeuvrer pour améliorer l'accès des entreprises des pays les moins avancés (PMA) à l'énergie (archives). © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI
Le secrétaire général de la CNUCED Mukhisa Kituyi appelle à oeuvrer pour améliorer l'accès des entreprises des pays les moins avancés (PMA) à l'énergie (archives). © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI


Publié le 22.11.2017


Les 47 pays les moins avancés (PMA) prennent un "retard considérable" en matière d'énergie. Ils devraient augmenter de 350% leur taux d'électrification par an pour atteindre l'objectif d'accès universel d'ici 2030, a dit l'ONU dans un rapport publié mercredi à Genève.

Ce dispositif demandera de 12 à 40 milliards de dollars par an (de 11,8 à 39,6 milliards de francs) sans pour autant atteindre le niveau qui stimulerait l'économie, selon la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Problème, le total de l'aide publique au développement vers les PMA ne rassemble que 3 milliards de dollars, dont 1,8% est consacré à l'énergie.

Et ces pays ne bénéficient que de peu de ressources internes et doivent éviter le surendettement. Il faut aller plus loin que "la satisfaction des besoins des ménages", souligne le secrétaire général de la CNUCED Mukhisa Kituyi.

Alors que seuls 15% de l'énergie est consommée par les entreprises dans les PMA, l'approvisionnement énergétique dans ces pays doit être "adéquat" et "abordable" pour les producteurs pour garantir un développement économique, dit-il. Au rythme actuel, seuls 4 PMA arriveraient à honorer l'objectif d'ici 2030.

"Il n'y aura pas de mise en oeuvre des Objectifs de développement durable (ODD) s'il n'y a pas un vrai travail sur les questions d'énergie", en particulier dans ces pays, a estimé devant la presse son adjointe Isabelle Durant. Plus de 40% des entreprises sont freinées en raison de ces difficultés dont des tarifs deux fois plus élevés que dans les autres pays.

Elles subissent en moyenne 10 coupures chaque mois d'une durée de cinq heures chacune. Une situation qui impacte de 7% leur chiffre d'affaires.

Moins de 40% des habitants

Même si la production énergétique a été multipliée par plus de quatre en 25 ans, la hausse par habitant n'est que 2,5 fois supérieure. Plus de 60% des habitants des PMA n'ont pas accès à l'énergie, soit 54% de la population mondiale. Alors que ce taux n'atteint que 10% dans les autres pays en développement. La capacité de production énergétique ne s'établit qu'à 8% de celle de ces Etats et 2% des pays riches.

Pour atteindre le seuil des besoins modernes, les PMA devraient multiplier par 13,5 cette production. En raison de facteurs comme les coûts, les investisseurs privés ne sont pas très actifs sur les infrastructures électriques de ces pays.

Les gouvernements doivent adopter de meilleurs cadres réglementaires et élargir leur mélange énergétique. Et ils pourraient étendre leur marché obligataire intérieur ou recourir aux investisseurs à impact, aux fonds d'infrastructure ou aux ressources de leur population vivant en dehors du pays, dit aussi la CNUCED.

Mais selon elle, le mieux serait que les donateurs honorent leur engagement de 0,15 à 0,2% du revenu national pour l'aide aux PMA de 2011 à 2020, soit environ 32 à 50 milliards de dollars. Les volumes actuels sont inférieurs. Et d'appeler aussi à une augmentation des énergies renouvelables dans ces Etats.

La Banque de technologies pour les PMA, lancée récemment, pourrait contribuer. Mais la CNUCED demande aux pays développés d'honorer là aussi leurs engagements sur le transfert de technologies. Une action acceptée dans la Convention-cadre de l'ONU sur le changement climatique, précise-t-elle.

ats

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