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L'aile droite du PS est favorable à l'achat de 30 avions de combat

L'aile droite du PS a présenté son papier de position sur la sécurité - de gauche à droite, le conseiller aux Etats Daniel Jositsch (ZH) et les conseillères nationales Chantal Galladé (ZH) et Yvonne Feri (AG). © KEYSTONE/PETER SCHNEIDER
L'aile droite du PS a présenté son papier de position sur la sécurité - de gauche à droite, le conseiller aux Etats Daniel Jositsch (ZH) et les conseillères nationales Chantal Galladé (ZH) et Yvonne Feri (AG). © KEYSTONE/PETER SCHNEIDER


Publié le 16.01.2018


L'aile droite du PS est favorable à l'achat de 30 avions de combat, contrairement au parti suisse. Elle a présenté mardi un papier de position sur la sécurité, qui exige aussi de serrer la vis en matière de sanctions pénales pour les délits graves.

La plateforme réformiste est plus à droite que la majorité du parti, surtout dans les domaines économique et sécuritaire. Alors que le PS s'est prononcé pour l'abolition de l'armée et qu'il rejette l'achat immédiat de nouveaux avions de combat, son aile droite soutient l'armée et l'acquisition de 30 avions au maximum, a expliqué la conseillère nationale Chantal Galladé (ZH) devant les médias à Berne.

Cet achat doit toutefois être soumis au référendum facultatif et s'inscrire dans le cadre du budget ordinaire de l'armée, de 5 milliards de francs par année. La procédure doit commencer maintenant et être achevée d'ici à 2030. Dans l'intervalle, il s'agira de mettre à niveau la flotte des F/A-18 et d'assurer leur engagement, exigent les réformistes du PS.

Ils ne suivent donc pas entièrement le Conseil fédéral, qui propose une enveloppe de 8 milliards pour la défense aérienne. Le PS suisse, pour sa part, s'oppose à l'achat immédiat de nouveaux avions militaires et il demande que la durée d'utilisation des F/A-18 soit prolongée au-delà de 2030.

Sanctions pénales plus sévères

L'aile droite des socialistes demande aussi une sévérité accrue en matière de sanctions pénales, notamment pour les crimes violents ou à caractère sexuel. "Il n'y a pas de liberté sans sécurité", a dit Mme Galladé. L'arsenal judiciaire existant est satisfaisant, estiment les intervenants. Mais le problème, c'est que les peines prononcées se situent souvent dans la moitié la plus clémente.

Même des délits graves sont sanctionnés par des peines avec sursis partiel ou complet, a déploré le conseiller aux Etats Daniel Jositsch (ZH). Dans le cadre de l'harmonisation des peines, en cours d'élaboration, il s'agira de rehausser les limites inférieures du cadre pénal pour certains délits, exigent les réformistes du PS.

Ils veulent aussi réduire la marge d'appréciation des juges. Ceux-ci devraient par exemple motiver leurs jugements de manière plus étayée en cas de décision clémente. Et les peines les plus douces devraient se limiter aux cas effectivement légers.

Améliorer la protection en amont

L'aile droite souhaite aussi améliorer la capacité de prévention des forces de police, car les menaces contre la sécurité publique ne peuvent être poursuivies qu'à partir du moment où un délit punissable a été perpétré. Mais pour éviter les abus, les mesures de surveillance doivent être ciblées et soumises à un cadre légal strict, a plaidé la conseillère nationale Yvonne Feri (AG).

Le papier de position sur la sécurité propose de nombreuses autres mesures. Parmi elles figurent un renforcement de la présence policière là où cela est nécessaire, la poursuite d'office des agressions visant des policiers, des peines plus sévères à l'encontre des mineurs, des effectifs supplémentaires pour les gardes-frontière ou le dépôt des armes militaires à l'arsenal.

"Barrière de röstis"

Créée en décembre 2016, l'aile réformiste, qui regroupe environ 1000 personnes, ne compte aucun Romand parmi ses chefs de file. Il existe une différence de sensibilité et une véritable "barrière de röstis", admet Daniel Jositsch, interrogé par l'ats en marge de la conférence de presse.

Concernant la gestion des divergences avec le parti suisse, Chantal Galladé esquisse deux pistes. Il s'agit d'une part de tenter de convaincre des gens du PS de se rapprocher de la ligne plus "droitière", et d'autre part de collaborer avec les "forces pragmatiques" et centristes des partis bourgeois, quitte à voter différemment du groupe socialiste.

ats

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