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L'Allemagne accouche dans la douleur d'un grand plan climatique

Les partis de la fragile coalition gouvernementale d'Angela Merkel ont fini par s'accorder sur les grands points d'une stratégie climatique après des négociations marathon. © KEYSTONE/EPA/MICHELE TANTUSSI
Les partis de la fragile coalition gouvernementale d'Angela Merkel ont fini par s'accorder sur les grands points d'une stratégie climatique après des négociations marathon. © KEYSTONE/EPA/MICHELE TANTUSSI


Publié le 20.09.2019


Les partis de la fragile coalition gouvernementale d'Angela Merkel ont fini par s'accorder sur les grands points d'une stratégie climatique vendredi après des négociations marathon. Ce résultat intervient après des manifestations massives dans toute l'Allemagne.

"Il y a un accord avec beaucoup de mesures et un mécanisme de vérification annuel" visant à s'assurer que les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre seront atteints, ont indiqué à l'AFP des sources proches du gouvernement.

Les détails du compromis, conclu après quelque 18 heures d'âpres discussions, doivent être dévoilés lors d'une conférence de presse. Auparavant, il doit être adopté en conseil des ministres. L'enjeu consiste à prendre des mesures pour inciter les Allemands à réduire les émissions polluantes, et permettre au pays, aujourd'hui en retard, d'atteindre ses objectifs de réduction d'émissions polluantes.

L'annonce intervient alors que des dizaines de milliers de manifestants, 80'000 selon les organisateurs, s'étaient rassemblés à Berlin à l'emblématique Porte de Brandebourg, en ce jour d'un mouvement mondial de grève pour la défense du climat. La mobilisation devrait être particulièrement bien suivie en Allemagne, où les écologistes ont le vent en poupe et enchaînent les succès électoraux.

Panoplie de mesures

Selon le projet d'accord en discussion, des investissements d'"un montant à trois chiffres en milliards d'euros", soit au moins 100 milliards d'euros, sont prévus d'ici à 2030. Les partis se sont particulièrement disputés sur son financement, rendu extrêmement compliqué par le fait que le gouvernement refuse de contracter de nouvelles dettes, conformément à sa politique d'orthodoxie budgétaire du "Schwarze Null".

Les négociations achoppaient en particulier sur un modèle de tarification des émissions de CO2, où l'essence, le diesel, le gaz de chauffage ou le fioul pourraient être intégrés dans un marché national de certificats et voir leur prix monter, d'environ 11 centimes par exemple pour le litre de diesel.

Question centrale: où fixer le curseur pour à la fois avoir un prix suffisamment élevé afin d'inciter les consommateurs à opter pour les solutions les moins polluantes, mais en même temps ne pas provoquer de levée de bouclier de l'opinion, à l'exemple du mouvement des gilets jaunes en France ? Il est question dans les discussions de prix plancher et plafond sur ce marché.

Concrètement, la stratégie du gouvernement comprend aussi une panoplie de mesures destinées à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans l'énergie, le bâtiment, l'agriculture, l'industrie et les transports.

Cela va de la promotion des transports publics et des trains, à l'augmentation du prix des voyages en avion en Allemagne, ou à diverses subventions pour le développement des voitures électriques ou pour des chauffages individuels efficaces et propres.

ats, afp

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