L'année 2019 a pris son envol, gare aux turbulences
Les feux d'artifice ont finalement illuminé les plages brésiliennes et le continent américain. En filigrane de cette nouvelle année 2019 se dessinent la montée des nationalismes, l'inquiétude liée au climat, ou encore le Brexit.
C'est dans le froid et la pluie que des milliers des Newyorkais ont célébré l'arrivée de la nouvelle année avec un gigantesque feu d'artifice au carrefour emblématique de Times Square, seulement réchauffés par les performances de Christina Aguilera, Sting et Snoop Dogg.
Deux heures plus tôt, c'était à Rio de Janeiro que 2019 avait touché l'Amérique, dernier continent à célébrer le changement d'année.
Le Christ Rédempteur s'est coloré, ses mains se sont jointes et sa tête s'est inclinée dans une attitude de recueillement, avant de reprendre sa position habituelle les bras écartés: les lumières projetées sur l'iconique statue de Rio de Janeiro ont donné aux centaines de milliers de Cariocas une spectaculaire illusion d'optique, clou des célébrations.
Raciste mysogine au pouvoir à Brasilia
Ce 1er janvier, le Brésil a un nouveau président d'extrême droite avec la prise de fonctions de Jair Bolsonaro, qui séduit 55% de ses concitoyens en dépit de ses dérapages racistes, misogynes et homophobes, en leur promettant de mater corruption, violence et crise économique.
Ce "Trump tropical", nostalgique de la dictature brésilienne (1964-1985), est l'un des nouveaux visages au pouvoir dans le monde de 2019. Il fait partie de cette vague populiste qui déferle un peu partout.
Mesures de sécurité
Les célébrations du Nouvel An se sont accompagnées parfois de mesures de sécurité exceptionnelles en raison des risques d'attentat ou de violences. Ainsi à Madrid, seules 20'000 personnes ont été autorisées à se masser sur la célèbre place de la Puerta del Sol pour gober douze grains de raisins aux douze coups de minuit comme le veut une tradition porte-bonheur.
La France fêtait aussi le passage à la nouvelle année sous haute surveillance, après un attentat terroriste à Strasbourg mi-décembre, et les crainte de débordements provoqués par des "gilets jaunes".
Sur les Champs-Elysées, 300'000 personnes selon le ministère de l'Intérieur se sont rassemblées pour attendre les douze coups de minuit, dans une ambiance bon enfant. Seules quelques dizaines de "gilets jaunes" étaient visibles.
Attaques à Manchester et Tokyo
La nuit européenne a été marquée par une attaque au couteau faisant trois blessés à Manchester, dans le nord-ouest de l'Angleterre. L'agresseur a été arrêté. Sam Clack, un témoin producteur à la BBC, a déclaré qu'il l'avait entendu crier "Allah" avant et pendant l'attaque.
A Tokyo, un Japonais de 21 ans a fait neuf blessés en lançant sa voiture dans la foule d'une rue piétonne de la capitale. Il avait "l'intention de tuer", selon la police. Selon la télévision NHK, l'homme a déclaré à la police qu'il avait agi "en représailles à la peine de mort" sans précisions.
Brexit et Trump
Londres a basculé dans la nouvelle année en célébrant sa relation avec l'Europe, au moment où les Britanniques sont extrêmement divisés sur le Brexit: le feu d'artifice tiré sur le London Eye était ainsi accompagné de musiques d'artistes d'Europe continentale.
Pour son maire Sadiq Khan, il s'agit de montrer à l'Europe que Londres restera "ouverte d'esprit" et "tournée vers l'avenir" dans l'après-Brexit, prévu le 29 mars.
Les unes continueront également d'être dominées par l'insasissable président étasunien. Pour souhaiter la bonne année à ses compatriotes, Donald Trump s'est fendu d'une vidéo sur Twitter où il lance: "Pendant que je suis en train de travailler à la Maison Blanche, vous sortez faire la fête ce soir, mais je ne vous en veux pas. Amusez-vous, nous allons avoir une super année. Très bonne année".
Pékin poursuivra les réformes
Le président russe Vladimir Poutine a lui invité les Russes, dans un message télévisé, à travailler ensemble pour "améliorer le bien-être et la qualité de vie".
Le président chinois Xi Jinping avait auparavant salué 2019 en promettant de poursuivre "le rythme des réformes" et d'ouvrir la Chine au reste du monde "encore et encore".
Le numéro un nord-coréen s'est montré moins consensuel. La Corée du Nord pourrait envisager de changer d'attitude si les Etats-Unis maintiennent leurs sanctions liées à son dossier nucléaire, a déclaré Kim Jong Un dans son discours de Nouvel An, demandant la fin des exercices militaires conjoints américano-sud-coréens.
Sydney a allumé 2019
Pour marquer le début de 2019, Sydney, principale ville d'Australie, a déclenché le plus grand feu d'artifice jamais tiré au-dessus de son emblématique baie.
A Hong Kong, des centaines de milliers de fêtards se sont massés sur les rives du port de Victoria pour un feu d'artifice de dix minutes, pour la coquette somme de 1,57 million d'euros.
ats, afp