La Liberté

L'annonce de la mort du prince Philip calme les violences

L'Union Jack voguait vendredi sur l'Hôtel de Ville de Belfast, capitale d'Irlande du Nord, après la mort du prince Philip. Le symbole d'une trêve dans les affrontements opposant manifestants unionistes et républicains. © KEYSTONE/AP/Peter Morrison
L'Union Jack voguait vendredi sur l'Hôtel de Ville de Belfast, capitale d'Irlande du Nord, après la mort du prince Philip. Le symbole d'une trêve dans les affrontements opposant manifestants unionistes et républicains. © KEYSTONE/AP/Peter Morrison


Publié le 10.04.2021


Les violences qui ont éclaté cette semaine en Irlande du Nord se sont en grande partie calmées vendredi soir. L'effet de l'annonce de la mort du prince Philip, époux de la reine Elizabeth II.

Depuis plusieurs jours, la province britannique était secouée par des violences sans précédent depuis plusieurs années, surtout dans des zones loyalistes à majorité protestante où les conséquences de la sortie de l'Union européenne ont créé un sentiment de trahison et d'amertume.

Des manifestations et des marches qui avaient été prévues dans des quartiers unionistes de la capitale Belfast ont été annulées après l'annonce du décès du prince vendredi matin, à 99 ans.

"Par respect pour la Reine"

"Les manifestations ont été reportées par respect pour la Reine et la famille royale", pouvait-on lire sur des affiches placardées dans les quartiers unionistes de la ville. Le texte ajoutait toutefois que "l'opposition" aux termes du Brexit "et à toutes les injustices" va reprendre "après une période de deuil".

Le Brexit est venu fragiliser le délicat équilibre entre communautés dans la province, en nécessitant l'introduction des contrôles douaniers entre le Royaume-Uni et l'UE.

Afin d'éviter le retour d'une frontière physique entre la province britannique et la République d'Irlande, membre de l'UE, ces contrôles se tiennent dans les ports nord-irlandais. Mais ces nouvelles dispositions perturbent les échanges commerciaux et sont dénoncées par les unionistes comme une frontière entre l'Irlande du Nord et la Grande-Bretagne, et une trahison de la part de Londres.

Juste une trêve

Dans la soirée, les rues de Belfast étaient beaucoup moins fréquentées que les jours précédents, quand des affrontements ont opposé la police anti-émeute à une foule tentant d'approcher des quartiers unionistes. Des escarmouches ont toutefois eu lieu dans une enclave unioniste, même si moins violentes que la veille.

Un homme vivant dans un quartier unioniste a montré à l'AFP un message qui circulait et appelait à "une intensification des manifestations après le week-end".

Dans la nuit de jeudi à vendredi, dans un quartier ouest de Belfast, la police anti-émeutes, prise en étau entre les deux camps, avait été visée par des cocktails Molotov et des pavés alors qu'elle tentait d'empêcher des centaines de manifestants républicains de se diriger vers les unionistes. Ils ont été repoussés par un canon à eau.

Appel au calme

Ces violences, qui ont blessé jusqu'ici plus de 70 policiers, font resurgir le spectre des "Troubles" et leurs 3500 morts, qui ont opposé durant trois décennies sanglantes républicains, principalement des catholiques partisans de la réunification avec l'Irlande, et unionistes protestants, fervents défenseurs de l'appartenance au Royaume-Uni.

Face à cette escalade, le gouvernement britannique, qui a dépêché sur place le ministre de l'Irlande du Nord Brandon Lewis, a réitéré son appel au calme, resté jusqu'ici lettre morte.

ats, afp

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11