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L'armée soudanaise annule ses accords avec les contestataires

Alerte Info © Keystone
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L'armée soudanaise annule son accord de transition avec les contestataires, a-t-elle fait savoir mardi (archives). © KEYSTONE/EPA/AMEL PAIN
L'armée soudanaise annule son accord de transition avec les contestataires, a-t-elle fait savoir mardi (archives). © KEYSTONE/EPA/AMEL PAIN


Publié le 04.06.2019


Les militaires, qui gouvernent le Soudan depuis le 11 avril, ont annoncé mardi qu'ils annulaient les mesures sur lesquelles ils s'étaient mis d'accord avec les contestataires. Ils comptent aussi convoquer des élections dans un délai de neuf mois.

Le Conseil militaire de transition "décide de cesser de négocier avec l'Alliance pour la liberté et le changement", fer de lance de la contestation, "d'annuler ce qui avait été agréé et de tenir des élections dans un délai de neuf mois", a déclaré le chef du Conseil, le général Abdel Fattah al-Burhane, dans un communiqué diffusé à la télévision officielle soudanaise.

Lundi des soldats ont dispersé par la force un sit-in de manifestants à Khartoum. Le Comité central des médecins, proche de la contestation, a fait état d'"au moins 30 morts" et de centaines de blessés. Le Conseil militaire de transition a démenti toute "dispersion par la force".

En réaction à l'intervention militaire, l'Association des professionnels soudanais (SPA), acteur clé de l'ALC, a appelé la population à sortir mardi, jour de la fête de l'eid de fin du ramadan selon elle, pour "prier pour les martyrs" et pour "manifester pacifiquement" après la prière. La date officielle de l'eid el-Fitr a néanmoins été fixée à mercredi 5 juin, selon l'agence de presse Suna.

Transition post-Béchir en jeu

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a condamné lundi l'usage excessif de la force par les autorités soudanaises et a appelé à une enquête indépendante. Le Royaume-Uni et l'Allemagne ont demandé une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU. Cette réunion, à huis clos, devrait se tenir mardi, selon des diplomates.

Depuis le 6 avril, des milliers de manifestants campaient devant le siège de l'armée appelant les militaires à renverser le président Omar el-Béchir. Depuis son éviction par l'armée le 11 avril, les manifestants exigent un pouvoir civil et le départ des généraux. Les relations entre les deux camps se sont tendues à la suite de l'échec le 20 mai des négociations qui étaient en cours, chaque partie voulant diriger la transition post-Béchir.

ats, afp

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