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L'audiovisuel public suédois interdit TikTok à son personnel

La télévision publique suédoise SVT interdit à son personnel d'utiliser l'application chinoise TikTok sur son téléphone de fonction pour des questions de sécurité (photo symbolique). © KEYSTONE/GAETAN BALLY
La télévision publique suédoise SVT interdit à son personnel d'utiliser l'application chinoise TikTok sur son téléphone de fonction pour des questions de sécurité (photo symbolique). © KEYSTONE/GAETAN BALLY


Publié le 18.08.2020


La télévision publique suédoise SVT interdit désormais à son personnel d'utiliser l'application chinoise de vidéos légères TikTok sur son téléphone de fonction pour des questions de sécurité, a-t-elle annoncé lundi. Elle emboîte le pas à la radio publique nationale.

"Le département de sécurité informatique de SVT a estimé que l'application TikTok livre plus d'informations (au groupe chinois Bytedance, propriétaire de la plateforme, ndlr) que ce qui pourrait être considéré comme nécessaire", a expliqué la chaîne dans un article publié sur son site.

"SVT a donc décidé que les employés n'ont pas le droit d'avoir l'application TikTok sur leur téléphone de fonction", a-t-elle poursuivi. Le personnel a été prévenu par courriel.

Plus tôt dans le mois, la radio publique SR avait pris la même décision, jugeant l'application de partage de vidéos courtes "pas conforme aux exigences de sécurité que nous avons sur nos outils de travail, comme les téléphones de fonction" selon Claes Bertilson, responsable presse de SR, joint lundi par l'AFP.

La plateforme compte environ un milliard d'utilisateurs, en majorité des adolescents qui s'éprennent de vidéos courtes, généralement musicales ou décalées.

Tensions géopolitiques

Mais l'application fait régulièrement l'objet de tensions géopolitiques. Fin juin, l'Inde avait annoncé l'interdiction de 59 applications chinoises dont faisait partie TikTok, à la suite d'une poussée de fièvre antichinoise après un affrontement meurtrier entre les armées des deux géants asiatiques autour d'un litige frontalier dans l'Himalaya.

Du côté des Etats-Unis, le président Donald Trump accuse depuis des mois la plateforme de siphonner les données des utilisateurs américains au profit de Pékin.

Au nom de la sécurité nationale, il a pris début août des mesures radicales à l'encontre de TikTok et avait signé un décret interdisant, d'ici 45 jours, toute transaction de sa maison mère ByteDance avec un partenaire américain. Un nouveau décret signé vendredi oblige formellement la compagnie chinoise à se séparer de TikTok.

La Chine dénonce de son côté la "diplomatie de la canonnière numérique" de l'oncle Sam.

TikTok fait également l'objet d'investigations de la Cnil, gendarme français des données personnelles, qui s'interroge sur plusieurs points, dont les modalités de son établissement dans l'Union européenne.

La Cnil a aussi relevé d'autres "points d'attention", dont "les problématiques d'information des personnes, celles des modalités d'exercice des droits, les flux hors de l'UE, les mesures prises à l'égard des mineurs".

ats, afp

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