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L'Australie expulse deux diplomates russes dans l'affaire Skripal

En se joignant au mouvement, Canberra porte à au moins 116 le nombre de diplomates russes qui doivent être expulsés de 23 pays, dont 16 de l'Union européenne (image symbolique). © KEYSTONE/AP The Canadian Press/JUSTIN TANG
En se joignant au mouvement, Canberra porte à au moins 116 le nombre de diplomates russes qui doivent être expulsés de 23 pays, dont 16 de l'Union européenne (image symbolique). © KEYSTONE/AP The Canadian Press/JUSTIN TANG


Publié le 27.03.2018


L'Australie a décidé d'expulser deux diplomates russes, a annoncé mardi le Premier ministre Malcolm Turnbull. L'île-continent emboîte ainsi le pas au camp occidental qui a coordonné ses représailles après l'empoisonnement d'un ex-espion russe en Grande-Bretagne.

"Conjointement avec le Royaume-Uni et d'autres alliés et partenaires, l'Australie prend des mesures en réponse à l'attaque au gaz innervant à Salisbury, au Royaume-Uni", a dit Malcolm Turnbull dans un communiqué. En se joignant au mouvement, Canberra porte à au moins 116 le nombre de diplomates russes qui doivent être expulsés de 23 pays, dont 16 de l'Union européenne.

"Deux diplomates russes identifiés comme des membres officieux des services de renseignement vont être expulsés par le gouvernement australien à cause d'agissements non conformes à leur statut, en vertu de la Convention de Vienne", a-t-il ajouté. Ils ont sept jours pour quitter le territoire.

"Une telle attaque ne peut être tolérée par aucune nation souveraine", a ajouté le Premier ministre. "Nous soutenons avec force l'appel lancé à la Russie de révéler l'étendue de son programme d'armes chimiques conformément au droit international".

La Russie nie toute responsabilité dans l'affaire Skripal et dénonce une "campagne antirusse" et une "provocation" de la Grande-Bretagne et de ses alliés. Elle affirme avoir détruit depuis des années la totalité de ses programmes d'armes chimiques avec le concours de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). "La Russie n'a jamais eu et n'a rien à voir avec cette affaire", a réaffirmé le Kremlin.

Solidarité avec Londres

Européens et Nord-Américains ont annoncé lundi une série d'expulsions de diplomates russes, après la tentative d'assassinat de l'ancien agent double russe Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia le 4 mars dans le sud de l'Angleterre. L'affaire replonge le monde au temps de la Guerre froide: Moscou a d'ores et déjà promis de répliquer à son tour.

Les États-Unis ont mené la riposte en ordonnant "la plus importante expulsion" d'agents de renseignement russes de leur histoire, avec le départ exigé de 60 d'entre eux sous sept jours (48 dans diverses missions aux Etats-Unis, et 12 à la mission russe auprès de l'ONU) et la fermeture du consulat de Russie à Seattle, sur la côte Ouest, en raison de la proximité de la plus grosse base de sous-marins nucléaires américains.

Paris et Berlin ont également emboîté le pas à Londres, qui avait expulsé 23 diplomates russes le 20 mars. Moscou avait riposté en expulsant 23 diplomates britanniques. Au total, seize pays de l'Union européenne ont annoncé lundi des expulsions visant plus d'une trentaine de diplomates russes.

La Norvège aussi

Ces expulsions en cascade ont été annoncées par l'Allemagne (4 expulsions), la France (4), la Pologne (4), la Lituanie (3), la République tchèque (3), l'Espagne (2), l'Italie (2), les Pays-Bas (2), le Danemark (2), la Suède (1), la Lettonie (1), la Roumanie (1), la Croatie (1), la Finlande (1), l'Estonie (1), la Hongrie (1).

L'Ukraine a annoncé l'expulsion de 13 diplomates russes "dans un esprit de solidarité avec nos partenaires britanniques et nos alliés transatlantiques et en coordination avec les pays de l'UE". Le Canada a décidé d'expulser quatre diplomates.

La Norvège et la Macédoine ont annoncé chacune l'expulsion d'un diplomate russe, et l'Albanie, de deux. L'Islande a de son côté annoncé, à l'instar de Londres, un boycott diplomatique de la Coupe du monde de football en Russie en juin-juillet.

Londres salue l'opération

Le président du Conseil européen Donald Tusk a lui prévenu que "de nouvelles expulsions" n'étaient "pas exclues" après cette opération "concertée". "Pour la première fois depuis la deuxième guerre mondiale, une arme chimique a été employée en Europe", a souligné le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas.

Le Royaume-Uni a salué la "réponse extraordinaire" de ses alliés. Cela "constitue le plus grand mouvement d'expulsion d'agents russes de l'histoire", s'est réjoui le chef de la diplomatie britannique Boris Johnson, tandis que la Première ministre Theresa May a estimé que la Russie était ainsi avertie qu'elle ne peut plus "bafouer le droit international".

ats, reu

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