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L'auteur de la tuerie dans une école possédait sept armes à feu

La tuerie de Nashville a traumatisé de nombreux parents, qui exigent un contrôle plus poussé du port d'arme. © KEYSTONE/EPA/JUSTIN RENFROE
La tuerie de Nashville a traumatisé de nombreux parents, qui exigent un contrôle plus poussé du port d'arme. © KEYSTONE/EPA/JUSTIN RENFROE


Publié le 29.03.2023


La police a révélé mardi que l'auteur d'une tuerie dans une école chrétienne de Nashville possédait sept armes à feu et était suivi pour des problèmes psychiatriques. Ce genre de cocktail est au coeur de nombreux drames aux Etats-Unis.

Les deux fusils d'assaut et le pistolet utilisés lundi pour semer la mort au sein de la "Covenant School", une petite école privée située au sud de la capitale du Tennessee, avaient été achetés légalement, comme le reste de son arsenal, a précisé le chef de la police, John Drake.

L'assaillant, qui avait été scolarisé enfant dans cet établissement, a été abattu par des policiers après avoir tué trois élèves âgés de 9 ans et trois employés de l'école, dont la directrice. Après l'avoir décrit comme une jeune femme, les forces de l'ordre ont précisé qu'il s'agissait d'une personne transgenre de 28 ans, qui utilisait des pronoms masculins pour se décrire sur internet.

Le tireur était "suivi par un médecin pour des troubles émotionnels" mais était totalement inconnu des services de police, qui n'ont "toujours pas de mobile", a précisé John Drake. La veille, il avait évoqué une attaque "ciblée" contre l'école, dont des plans détaillés ont été retrouvés au domicile de l'attaquant, et évoqué une possible "rancune" contre cet établissement qui défend des valeurs religieuses traditionnelles.

"Plus de mal"

Les éclaircissements pourraient venir d'écrits laissés par l'auteur de la tuerie. Lors d'une perquisition à son domicile, les forces de l'ordre ont en effet découvert un document qu'elles ont qualifié de "manifeste".

Juste avant le passage à l'acte, le jeune tireur avait par ailleurs envoyé un message à une connaissance pour l'informer que "quelque chose de mal" allait arriver. "Un jour, cela sera plus clair", avait-il écrit, selon la chaîne locale WTVF. "J'ai laissé suffisamment de preuves derrière moi."

L'auteur de la tuerie a forcé l'entrée de son ancienne école en tirant à travers une porte en verre. Des images de vidéosurveillance montrent une silhouette lourdement armée progresser dans le bâtiment. La police a publié mardi la vidéo de l'intervention qui a mis fin au carnage.

Filmées par les caméras piétons de deux agents, les images montrent les forces de l'ordre avancer dans les couloirs décorés de dessins d'enfants et tirer à plusieurs reprises sur l'assaillant, qui s'écroule. Son décès a été prononcé à 10h27. D'après la police, il avait un stock important de munitions et était "préparé à faire plus de mal".

"Effrayés"

A Nashville, la population était sous le choc. "C'est inimaginable de penser que ces magnifiques enfants ne rentreront plus jamais à la maison ou célébreront leurs anniversaires", souffle mardi soir Lisbeth Melgar, replaçant délicatement une mèche de cheveux de sa fille Alessandra, 11 ans, derrière son oreille.

"Nous avons le coeur brisé", a pour sa part confié dans un communiqué la famille d'une jeune victime, Evelyn Dieckhaus, "un rayon de soleil". La classe politique a partagé cette émotion mais s'est à nouveau divisée sur le sujet de la régulation des armes à feu: le président démocrate Joe Biden a renouvelé son appel à interdire les fusils d'assaut, une option que rejettent vigoureusement les élus républicains.

En l'absence d'un meilleur encadrement, c'est aux écoles de revoir leurs protocoles de sécurité. Mardi, celle d'Alessandra avait justement drastiquement changé les siens, et il fallait patienter pour accéder à l'établissement. Mais "ce n'est pas aux écoles de se débrouiller en matière de sécurité", regrettait mardi Nina Dyson, mère de quatre enfants, lors d'une petite manifestation à Nashville en faveur d'un contrôle plus poussé du port d'arme.

"Des parents dans tout le pays exigent des changements depuis des décennies et il n'y en a eu aucun", a-t-elle dit lors de ce rassemblement prévu avant la tuerie. Environ 400 millions d'armes à feu sont en circulation aux Etats-Unis, où elles ont causé en 2020 plus de 45'000 décès par suicide, accident ou homicide, selon les derniers chiffres des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC).

Pour la première fois cette année-là, les armes sont devenues la première cause de mortalité chez les jeunes de moins de 19 ans, avec 4368 décès, devant les accidents de voiture et les overdoses, d'après les CDC. Malgré tout, une majorité d'Américains restent très attachés au port d'armes, au nom du droit à l'autodéfense, et plusieurs voix se sont élevées pour regretter qu'il n'y ait pas eu d'employé armé dans l'école.

ats, afp

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