Intenses raids du régime sur Palmyre: 160 objectifs visés
Syrie • L'aviation syrienne a mené lundi d'intenses raids sur la ville de Palmyre et sa banlieue, prise jeudi par l'Etat islamique (EI). Les djihadistes continuent néanmoins de progresser en direction de Damas, selon une ONG et une source militaire.
"L'armée de l'air a frappé plus de 160 objectifs de Daech (acronyme en arabe de l'EI), tuant et blessant des terroristes et détruisant des armes et des engins équipés de mitrailleuses" dans le périmètre de Palmyre (Tadmor en arabe) et dans tout l'est de la province de Homs, où se trouve la ville, a affirmé la source militaire.
"Nous poursuivons Daech partout où il se trouve", a-t-elle ajouté. La télévision officielle syrienne a indiqué de son côté que "plus de 50 terroristes de Daech avaient été tués lors d'une série de raids".
Selon le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) Rami Abdel Rahmane, "il s'agit des raids les plus intenses depuis la prise de la ville". "Il y a au moins quatre civils tués et des dizaines de blessés et il y a aussi des morts parmi les djihadistes", a-t-il ajouté.
Progression
Les raids ont visé plusieurs quartiers de la ville, notamment le secteur de l'hôpital national, la bâtiment des services de sécurité, ainsi que une zone proche du célèbre site gréco-romain. Mais, selon l'OSDH, ces frappes n'ont pas empêché l'EI d'avancer en direction de Damas et de prendre d'importantes mines de phosphate, à 70 km au sud de Palmyre.
"L'EI a encore progressé sur la route Tadmor-Damas et s'est emparé des mines de phosphate de Khnaifess et d'habitations proches. Il a ainsi étendu son contrôle sur des zones plus vastes encore et de grand intérêt économique", a poursuivi l'OSDH.
Les mines de Khnaifess sont les deuxièmes plus importantes du pays. La majorité des mines se trouvent dans l'est de la Syrie sous contrôle de l'EI.
Massacre dénoncé
Par ailleurs, l'EI a exécuté au moins 217 personnes - 67 civils, dont des enfants, et 150 membres des forces de sécurité -, depuis qu'il s'est emparé il y a neuf jours d'une partie de la province de Homs dont Palmyre fait partie, selon l'OSDH.
Le quotidien al-Watan, proche du pouvoir, citant des habitants, a pour sa part accusé l'EI d'avoir tué samedi plus de 250 civils en majorité des femmes, des enfants et des personnes âgées et dimanche 200 autres en les égorgeant.
Le ministère syrien des Affaires étrangères a dénoncé un massacre "odieux" à Palmyre, et a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à "s'impliquer concrètement dans la lutte contre le terrorisme".
ats, afp