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L'EI revendique l'attentat contre une mosquée chiite à Kaboul

Les murs maculés de sang de la mosquée attaquée vendredi dans l'ouest de Kaboul © KEYSTONE/EPA/HEDAYATULLAH AMID
Les murs maculés de sang de la mosquée attaquée vendredi dans l'ouest de Kaboul © KEYSTONE/EPA/HEDAYATULLAH AMID


Publié le 21.10.2017


Le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué l'attaque suicide qui a visé vendredi une mosquée chiite de Kaboul, selon un communiqué de l'EI diffusé samedi sur les réseaux sociaux. Le dernier bilan de cette explosion est de 56 morts et 55 blessés.

"Le kamikaze Abou Omar le Turkmène (...) a réussi à se fondre avec sa veste explosive" dans une mosquée à Kaboul, indique le communiqué de l'EI partagé sur la messagerie Telegram. "Il a fait exploser sa veste parmi la foule", affirme l'EI.

Devant la mosquée chiite dévastée, habitants et proches venaient aux nouvelles samedi tout en condamnant l'impéritie du gouvernement afghan. Les murs sont éclaboussés de sang jusqu'à plus de deux mètres de hauteur, les vitres brisées, les tapis rouges jonchés d'éclats, de vêtements et de chaussures.

L'homme, qui a pu entrer déguisé en femme, selon un responsable de quartier, a d'abord ouvert le feu sur l'assemblée avant de se faire exploser, quand la prière du soir touchait à sa fin. Selon un témoin de la scène, "il portait des grenades tout autour de la taille".

D'autres grenades, qui n'ont pas explosé, ont d'ailleurs été retrouvées au sol parmi les débris et les effets éparpillés des victimes, selon un photographe de l'AFP sur place.

Le précédent bilan faisant état d'une quarantaine de morts a été revu à la hausse samedi. "Le bilan de l'attentat contre la mosquée a augmenté, passant à 56 morts, dont des femmes et des enfants, et 55 blessés", a confirmé samedi le ministère de l'intérieur.

Femmes non fouillées

"Que fait notre gouvernement", s'interrogeaient samedi plusieurs habitants. "On continue de nous attaquer à l'intérieur de nos mosquées, combien de temps encore devrons-nous le supporter ?", demandait un commerçant du quartier, étranglé par l'émotion. "On n'en peut plus de vivre ici, même dans les lieux sacrés on n'est pas en sécurité".

"C'était un chaos complet, les gens étaient paniqués. Je ne peux pas dire le nombre des blessés car ils étaient évacués en ambulances, en voitures privées et camions de la police. Mais parmi les morts, j'ai vu quatre femmes et six enfants", détaille de son côté un représentant de la communauté de Dasht-e-Barchi, quartier majoritairement chiite de l'ouest de Kaboul.

Pourtant, affirme-t-il, "la sécurité était importante à l'entrée de la mosquée. Tous les hommes ont été fouillés". Mais "le terroriste a pu se dissimuler sous un long voile de femme pour se glisser dans la foule" avance-t-il. "Nous n'avons pas de fouilles côté femmes, alors que du côté des hommes il aurait été identifié et abattu, ou arrêté; car nous connaissons tout le monde dans le quartier".

Succession d'attentats

Depuis juillet 2016, la minorité chiite d'Afghanistan a été régulièrement frappée, à Kaboul, Herat (ouest) et Mazar-i-Sharif (nord) par l'EI, groupe extrémiste sunnite apparu en 2015 dans l'est du pays et qui considère le chiisme comme une hérésie.

Un second attentat a frappé vendredi une autre mosquée du pays, dans la province de Ghor, dans le centre. Plus d'une trentaine de personnes ont perdu la vie. Selon un membre du conseil provincial, l'attentat visait le commandant d'une milice, farouche adversaire des talibans. L'attaque n'avait pas encore été revendiquée samedi.

ats, afp

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