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L'émissaire de l'ONU tente d'obtenir la fin des combats à Hodeida

Les forces progouvernementales se rapprochent de l'aéroport d'Hodeida. © KEYSTONE/EPA/NAJEEB ALMAHBOOBI
Les forces progouvernementales se rapprochent de l'aéroport d'Hodeida. © KEYSTONE/EPA/NAJEEB ALMAHBOOBI


Publié le 17.06.2018


L'émissaire de l'ONU pour le Yémen poursuivait dimanche à Sanaa des discussions urgentes sur Hodeida pour éviter un nouveau désastre humanitaire. Le port stratégique, tenu par les rebelles Houthis, est théâtre d'une offensive des forces progouvernementales.

La poursuite de l'offensive lancée mercredi sur Hodeida par les troupes progouvernementales, appuyées par une coalition dirigée par l'Arabie saoudite, fait craindre une interruption de l'aide humanitaire, qui passe principalement par ce port sur la mer Rouge. Cette aide est essentielle pour un pays en guerre depuis plus de trois ans et frappé par "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.

D'après un correspondant de l'AFP, l'émissaire Martin Griffiths devrait proposer aux responsables des rebelles, qui tiennent la capitale Sanaa, de transférer le contrôle d'Hodeida à un comité supervisé par l'ONU, afin d'éviter de nouveaux combats.

Des millions menacés par la famine

Depuis mercredi, les combats entre rebelles et forces progouvernementales ont fait près de 140 morts: 118 rebelles et 21 soldats yéménites, selon des sources médicales. Les affrontements se sont poursuivis samedi et les forces gouvernementales ont enregistré "des pertes", ont indiqué des sources militaires loyalistes, sans fournir d'autres précisions.

L'Arabie saoudite, puissance régionale rivale de l'Iran, accuse les rebelles yéménites de recevoir une aide militaire de Téhéran via le port d'Hodeida. L'Iran reconnaît soutenir les Houthis, mais dément leur fournir des armes.

Des ONG ont fait part ces derniers jours de leurs vives inquiétudes sur les conséquences de cette bataille, la plus importante au Yémen depuis 2015, quand une offensive avait permis aux forces progouvernementales de reprendre plusieurs régions du sud, dont Aden.

Quelque 600'000 personnes habitent dans la ville et ses environs. Des milliers pourraient fuir les violences dans les jours à venir, a estimé le CICR, ajoutant que la ville se préparait "au pire". Plusieurs agences humanitaires comme le CICR ont dû arrêter leurs opérations à Hodeida.

Selon l'ONU, 22 millions de Yéménites ont besoin d'une aide d'urgence et 8,4 millions sont déjà menacés par la famine. Ce chiffre pourrait passer à 18 millions à la fin de l'année si la situation ne s'améliore pas.

ats, afp

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