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L'enseigne Pimkie mise en vente par la famille Mulliez

L'enseigne subit depuis le début du XXIe siècle la crise du textile, qui a fait souffrir de nombreux groupes autrefois florissants du secteur de l'habillement, comme André, Camaieu ou La Halle par exemple.(KEYSTONE/Christian Beutler) © KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER
L'enseigne subit depuis le début du XXIe siècle la crise du textile, qui a fait souffrir de nombreux groupes autrefois florissants du secteur de l'habillement, comme André, Camaieu ou La Halle par exemple.(KEYSTONE/Christian Beutler) © KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER


Publié le 23.05.2022


L'association familiale Mulliez (AFM) cherche un repreneur pour son enseigne de prêt-à-porter féminin Pimkie, qui connaît des difficultés depuis plus d'une décennie, selon direction et syndicats lundi, confirmant une information du média spécialisé Fashion Network.

"L'actionnaire actuel recherche une solution actionnariale externe et se donne plusieurs mois pour faire cette recherche et trouver la meilleure solution possible", a indiqué la communication de Pimkie lundi à l'AFP.

Pimkie, qui compte 232 magasins en propre et 81 en affiliation pour 1.500 salariés, avait réalisé près de 200 millions d'euros de ventes en 2020. L'enseigne fondée en 1971 avait nommé début janvier Philippe Favre, dirigeant spécialisé dans la gestion d'entreprises en difficulté, au poste de directeur général.

Avec cette arrivée, les salariés s'attendaient à "un retournement d'entreprise avec une restructuration, certainement des fermetures de magasins", a expliqué à l'AFP lundi Karine Therage, responsable de magasin à Noyelles-Godault dans le Pas-de-Calais, élue au CSE et déléguée syndicale CFE-CGC.

Mais la semaine dernière, "l'annonce a été faite sur la recherche d'un potentiel actionnaire", poursuit-elle. "Pimkie est donc en vente et il y aurait un cahier des charges: ils ont retiré l'éventualité d'un fonds de pension, ils cherchent un actionnaire qui pourrait redonner un avenir à l'entreprise".

Le syndicat craint que le repreneur ne suive la voie tracée par Philippe Favre, prévoyant des fermetures de magasins. "On trouve ça dommage que ce soit le repreneur et pas la famille Mulliez qui fasse le sale travail. On se sent laissés sur le côté", déplore encore Karine Therage. "Pimkie a été de 1970 aux années 2000 une entreprise florissante qui a contribué à l'essor des autres entreprises de la galaxie Mulliez. On ressent ça presque comme une trahison."

L'enseigne subit depuis le début du XXIe siècle la crise du textile, qui a fait souffrir de nombreux groupes autrefois florissants du secteur de l'habillement, comme André, Camaieu ou La Halle par exemple.

"Ils auraient dû consulter le CSE et ne l'ont pas fait", a déploré auprès de l'AFP lundi Marie-Annick Merceur, déléguée syndicale CFDT. "Cela fait des mois que l'on se prépare à un PSE (plan de sauvegarde de l'emploi) et là ils laissent le choix au futur repreneur de voir quels magasins il veut fermer. La donne n'est pas la même si c'est un actionnaire ou un repreneur, si c'est un actionnaire, on peut garder nos contrats Pimkie".

L'Unsa observe de son côté sur sa page Facebook que "le groupe Mulliez désire se séparer des enseignes textiles" et que "l'investissement demandé pour le redressement de Pimkie" a dissuadé ces actionnaires de suivre cette voie.

"Une fois de plus, ce sont les salariés qui sont mis à mal, que l'on fait tourner en bourrique mais on leur demande de rester motivés, de continuer à travailler comme si de rien n'était", regrette enfin la CGT Pimkie, également sur Facebook.

ats, awp, afp

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