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L'Irak sous le feu de la critique au Conseil des droits de l'Homme

La répression contre les manifestants s'est accentuée en Irak. Depuis le 1er octobre, officiellement, 319 personnes ont été tuées, pour beaucoup des protestataires. © KEYSTONE/AP/HADI MIZBAN
La répression contre les manifestants s'est accentuée en Irak. Depuis le 1er octobre, officiellement, 319 personnes ont été tuées, pour beaucoup des protestataires. © KEYSTONE/AP/HADI MIZBAN


Publié le 11.11.2019


L'Irak "regrette" les centaines de personnes tuées lors des manifestations dans le pays, a indiqué lundi le ministre de la Justice irakien à la tribune de l'ONU à Genève. Plusieurs pays ont demandé que justice soit rendue.

S'exprimant au cours d'une réunion d'examen de la situation des droits humains en Irak, une procédure à laquelle doivent se soumettre tous les membres de l'ONU tous les 4 ou 5 ans, Farooq Ameen Othman a indiqué que son pays "regrette profondément le nombre de personnes qui ont été tuées".

"Nous refusons l'usage excessif de la force et l'utilisation de balles réelles", a-t-il dit. Le gouvernement "a déployé de sérieux efforts pour enquêter de manière approfondie sur toutes les attaques contre les manifestants", a-t-il ajouté. Mais il a également souligné que "des individus sans foi ni loi ont eu recours à la violence lors des manifestations et ont attaqué les forces de sécurité".

Répression accentuée

La réunion à l'ONU Genève s'est tenue alors que la répression contre les manifestants s'est accentuée depuis samedi. Depuis le 1er octobre, officiellement, 319 personnes ont été tuées, pour beaucoup des protestataires qui réclament une refonte du système politique irakien et un renouvellement complet de la classe politique, inchangée depuis la chute en 2003 du dictateur Saddam Hussein.

La rue conspue également l'Iran, grand rival des Etats-Unis en Irak, parce qu'elle l'accuse d'être l'architecte du système politique, rongé par le clientélisme et la corruption.

Les Etats-Unis ont appelé tôt lundi Bagdad à tenir des élections anticipées, tandis que la cheffe de la mission d'assistance de l'ONU (Unami), Jeanine Hennis-Plasschaert, a proposé une feuille de route pour sortir de la crise.

Inquiétude

A Genève, les représentants de nombreux pays ont exprimé leur inquiétude et exhorté l'Irak à respecter la liberté d'expression et de manifestation pacifique. La France, par le biais de son ambassadeur François Rivasseau, a également réclamé la levée des "restrictions d'accès à internet et aux sites d'information".

Le représentant américain, Daniel Kronenfeld, a lui demandé aux autorités irakiennes "de cesser immédiatement l'usage excessif de la force contre les manifestants pacifiques". Il a déploré en particulier "l'utilisation illégale de bombes lacrymogènes et de balles réelles", et a appelé l'Irak -comme d'autres pays- à poursuivre en justice les responsables.

Le représentant britannique Matthew Forman a indiqué de son côté que Londres était "préoccupé par l'ampleur de la violence exercée par les forces de sécurité (...) et par les informations faisant état d'actes d'intimidation et de répression des médias".

ats, afp

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