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L'Italie accepte finalement d'accueillir un bateau de migrants

Le navire Lifeline, qui a secouru 226 migrants au nord des côtes libyennes, ainsi que le Seefuchs, s'étaient vus interdire dans un premier temps l'accès aux ports italiens par le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini. © KEYSTONE/EPA MISSION LIFELINE/HERMINE POSCHMANN / HANDOUT
Le navire Lifeline, qui a secouru 226 migrants au nord des côtes libyennes, ainsi que le Seefuchs, s'étaient vus interdire dans un premier temps l'accès aux ports italiens par le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini. © KEYSTONE/EPA MISSION LIFELINE/HERMINE POSCHMANN /  HANDOUT


Publié le 21.06.2018


Le gouvernement italien est revenu jeudi sur son refus de laisser accoster le bateau de l'ONG allemande Lifeline qui a recueilli 226 migrants en Méditerranée. Il entend toutefois placer sous séquestre deux navires de l'organisation.

Accusant l'ONG Lifeline d'avoir ignoré les consignes des autorités italiennes et libyennes, le ministre de l'Intérieur Matteo Salvini lui a demandé d'aller les débarquer aux Pays-Bas, ou son bateau est immatriculé. Mais le ministre des Transports Danilo Toninelli, responsable des garde-côtes, a jugé par la suite la distance trop importante.

"Nous assumerons la générosité et la responsabilité humanitaire de sauver ces gens et de les transférer sur les navires des garde-côtes italiens", a-t-il promis dans une vidéo diffusée sur Facebook.

Consignes ignorées

Selon Rome, l'équipage avait été informé qu'un navire de la garde-côte libyenne faisait route vers lui afin de prendre en charge les migrants.

"Vous avez volontairement ignoré ce que vous disaient les autorités italiennes et libyennes. Bien. Alors, conduisez cette cargaison humaine vers les Pays-Bas", a déclaré Matteo Salvini sur Facebook. Selon le droit maritime international, les gens recueillis en mer doivent normalement être débarqués à l'endroit sûr le plus proche.

Matteo Salvini, chef de la Ligue (extrême droite), a annoncé ce mois-ci que son pays n'accepterait plus dans ses ports les navires des ONG, accusés de complicités avec les passeurs.

L'un de ces navires, l'Aquarius, a dû gagner le port espagnol de Valence, où il a débarqué dimanche dernier plus de 600 migrants. Il fait actuellement route vers la Libye où il compte poursuivre ses activités.

Navires séquestrés

Le week-end dernier, Danilo Toninelli avait demandé en vain aux Pays-Bas de rappeler le Lifeline et un autre navire battant également pavillon néerlandais, le Seefuchs. Jeudi, le ministre a accusé le Lifeline de violer le droit international.

Les deux navires "seront placés sous séquestre par le gouvernement italien et dirigés dans nos ports pour vérifier leur pavillon d'appartenance", a annoncé le ministre italien.

Répondant à une demande du gouvernement italien, les Pays-Bas ont indiqué que le Lifeline battait "illégitimement, illégalement pavillon néerlandais", a affirmé M. Toninelli, membre du Mouvement 5 Etoiles (antisystème) qui forme la coalition gouvernementale avec la Ligue.

De son côté, la représentation des Pays-Bas auprès de l'Union européenne a affirmé jeudi dans un tweet que les deux navires ne naviguaient pas sous pavillon néerlandais. Ils "appartiennent à une ONG allemande et n'apparaissent pas dans les registres navals des Pays-Bas", a-t-elle assuré.

700 migrants secourus

Près de 700 migrants ont été secourus par les gardes-côtes libyens et trois autres sont morts au cours des dernières 48 heures alors qu'ils tentaient de rejoindre l'Europe, a annoncé jeudi la marine libyenne.

ats, afp, reu

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