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L'OIT estime «presque inévitable» de repousser l'âge de la retraite

Le directeur général de l'Organisation internationale du travail (OIT) Guy Ryder veut des réaménagements du marché du travail face aux défis auxquels les travailleurs seront confrontés. © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI
Le directeur général de l'Organisation internationale du travail (OIT) Guy Ryder veut des réaménagements du marché du travail face aux défis auxquels les travailleurs seront confrontés. © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI


Publié le 29.05.2019


Le directeur général de l'OIT estime "presque inévitable" de repousser l'âge de la retraite étant donné le vieillissement de la population. Mais Guy Ryder a appelé mercredi à Genève à prendre en compte la pénibilité et à mieux garantir la formation des travailleurs.

Le scénario d'une retraite au-delà de 60 ou de 65 ans selon les pays semble probable, a affirmé devant la presse le directeur général de l'Organisation internationale du travail (OIT). "Si la longévité continue à augmenter comme elle l'a fait, c'est une conséquence presque inévitable et qui n'est pas indésirable", a-t-il ajouté à moins de deux semaines de la Conférence du centenaire de l'institution.

M. Ryder ne se dit pas "choqué" par ce scénario d'"une vie active plus longue", mais il souhaite que deux conditions l'accompagnent. Première d'entre elles, le marché du travail doit être adapté pour "ne pas pousser les gens" au-delà de leurs possibilités. "Cela n'a pas eu lieu jusqu'à présent", affirme le directeur général.

Autre difficulté, il lui semble impossible de pouvoir travailler pendant des décennies sans bénéficier de "nouvelles compétences". Or, actuellement, les personnes hautement qualifiées ont un accès beaucoup plus important à des dispositifs sur cette question. Une situation qui augmente les inégalités entre travailleurs, déplore M. Ryder.

Déclaration prévue

Il admet également qu'il est très difficile pour les personnes plus âgées et sans emploi d'accéder à nouveau au marché du travail. Une contradiction pour laquelle il souhaite notamment une discussion sur la "réorganisation des temps de travail".

La Conférence du centenaire de l'OIT, qui doit être présidée du 10 au 21 juin par la Suisse, doit aboutir à une Déclaration du centenaire, non contraignante, qui doit établir les priorités pour l'avenir du monde du travail.

M. Ryder souhaite encore que cette déclaration mette l'être humain au centre des efforts face aux défis des nouvelles technologies, du changement climatique, de la mondialisation et de l'augmentation de la population.

M. Ryder et le conseiller fédéral Alain Berset ouvriront la réunion. Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres s'exprimera lui le 21 juin à la fin de la conférence. De nombreux dirigeants, dont les présidents français et italien Emmanuel Macron et Sergio Mattarella ou encore la chancelière allemande Angela Merkel sont prévus à Genève.

ats

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