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L'ONU condamne les incidents près de la frontière pakistanaise

Jusqu'à 23 personnes auraient été tuées au total dans les affrontements, indique le Haut-Commissariat, qui n'a pas été en mesure de vérifier ces estimations en raison notamment des coupures réseaux mobiles (archives). © KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI
Jusqu'à 23 personnes auraient été tuées au total dans les affrontements, indique le Haut-Commissariat, qui n'a pas été en mesure de vérifier ces estimations en raison notamment des coupures réseaux mobiles (archives). © KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI


Publié le 05.03.2021


Le Haut-Commissariat aux droits de l'homme a condamné vendredi à Genève les incidents meurtriers qui se sont produits en février dans une région du sud-est de l'Iran proche de la frontière pakistanaise. Les violences auraient fait au moins 23 morts.

Les violences se sont produites dans la province du Sistan-Balouchistan, a indiqué la principale entité de l'ONU en matière de droits humains.

Elle "condamne les violations des règles d'engagement de la force commises ces dernières semaines par les Gardiens de la Révolution (armée idéologique de l'Iran NDLR) et les forces de sécurité de l'Etat contre des transporteurs de carburant et des manifestants appartenant à la minorité des Baloutches". Ces violences "auraient entraîné la mort d'au moins 12 personnes, dont au moins deux mineurs".

Les troubles ont commencé le 22 février lorsque les Gardiens de la Révolution, qui bloquaient depuis deux jours la route que les résidents utilisent pour transporter du carburant au Pakistan dans la zone frontalière d'Eskan dans la province du Sistan-Baloutchistan, "ont supposément tiré et tué au moins dix transporteurs de carburant", selon le Haut-Commissariat.

Tirs à balles réelles

Des manifestations ont alors éclaté dans plusieurs villes de la province, lors desquelles "les Gardiens de la Révolution et les forces de sécurité ont tiré à balles réelles sur les manifestants et les passants, tuant au moins deux autres personnes et blessant gravement plusieurs dizaines d'autres". Un policier a également été tué, selon les autorités locales.

Jusqu'à 23 personnes auraient été tuées au total, indique le Haut-Commissariat, qui n'a pas été en mesure de vérifier ces estimations en raison notamment des coupures réseaux mobiles.

"Nous sommes profondément préoccupés par la coupure généralisée d'internet dans plusieurs villes de la province du Sistan-Balouchistan, réalisée dans le but apparent d'empêcher d'avoir accès aux informations sur ce qui s'y passe", a indiqué le Haut-Commissariat. Province déshéritée majoritairement sunnite et baloutche, le Sistan-Balouchistan a été déstabilisé de 2005 à 2010 par une rébellion menée par un groupe baloutche sunnite.

Attentats et accrochages fréquents

Les attentats ou les accrochages entre forces de l'ordre et groupes armés y restent fréquents. Téhéran impute ces violences à des groupes djihadistes ou séparatistes et accuse Islamabad de les soutenir.

"Nous déplorons l'usage systématique et intentionnel de la force meurtrière par les agents des frontières iraniennes, en particulier contre les transporteurs issus des minorités kurdes et balouches, et nous demandons des mesures immédiates pour mettre fin à l'impunité qui perpétue cette pratique", a indiqué le Haut-Commissariat.

En 2020, 59 transporteurs kurdes auraient été tués par des gardes-frontières dans les provinces du nord-ouest de l'Iran, selon l'agence de l'ONU qui demande des "enquêtes rapides, impartiales et complètes (...) sur tous ces assassinats".

ats, afp

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