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L'ONU demande à Washington de réformer sa politique migratoire

La politique de "tolérance zéro" à la frontière mexicaine de Donald Trump a provoqué un tollé. A tel point que le président américain a ordonné jeudi à l'administration de réunir les familles de migrants, dont les parents et les enfants ont été séparés à leur arrivée (archives). © KEYSTONE/AP Austin American-Statesman/AMANDA VOISARD
La politique de "tolérance zéro" à la frontière mexicaine de Donald Trump a provoqué un tollé. A tel point que le président américain a ordonné jeudi à l'administration de réunir les familles de migrants, dont les parents et les enfants ont été séparés à leur arrivée (archives). © KEYSTONE/AP Austin American-Statesman/AMANDA VOISARD


Publié le 22.06.2018


Le Haut commissariat de l'ONU pour les droits de l'homme a appelé vendredi l'administration Trump à remanier sa politique migratoire et à trouver des alternatives aux placements en détention. Il a souligné que jamais des enfants ne devaient se retrouver en prison.

"Tout en reconnaissant la décision américaine ne pas poursuivre les séparations (des enfants de migrants et de leurs parents), nous comprenons que la pratique sera désormais de détenir les enfants avec leurs parents. Or nous avons dit qu'un enfant ne devrait jamais être détenu du fait du statut migratoire de ses parents", a déclaré Ravina Shamdasani, la porte-parole du Haut Commissariat de l'ONU pour les droits de l'homme (HCDH), lors d'un briefing à Genève.

Aussi, a-t-elle ajouté, "nous demandons aux Etats-Unis de réformer leurs politiques migratoires et nous demandons la mise en oeuvre d'alternatives communautaires et non privatives de liberté pour les enfants et les familles". Selon le Haut commissariat, "ces alternatives doivent respecter pleinement les droits de l'homme des migrants".

Interrogée sur la décision américaine de placer des migrants sur des bases militaires, la porte-parole a affirmé que "ces personnes ne devraient pas être considérées comme des criminels" et insisté sur la nécessité d'"explorer des alternatives à la détention". L'armée américaine a reçu l'ordre de se préparer à accueillir dans des bases militaires jusqu'à 20'000 enfants de migrants non accompagnés.

Soutien d'Unicef

L'appel de l'ONU a également été soutenu par le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), dont le porte-parole à Genève, Christophe Boulierac, a expliqué que ces alternatives à la détention sont assez "techniques" mais "fonctionnent".

La question de la détention des migrants ne concerne pas uniquement les Etats-Unis, selon l'Unicef. "Nous pensons qu'il y a 100 pays qui détiennent des enfants à des fins de contrôle migratoire et nous travaillons avec les gouvernements pour changer cela", a indiqué M. Boulierac.

Une solution par exemple, a-t-il détaillé, est d'avoir des "gens qui garantissent que l'enfant comparaîtra devant le tribunal en charge des questions de migration". "Ce sont tous des mécanismes qui fonctionnent bien. Les enfants et la famille ne s'échappent pas", a-t-il conclu.

Rétropédalage de Trump

Face au tollé provoqué par sa politique de "tolérance zéro" à la frontière mexicaine, Donald Trump a ordonné jeudi à l'administration américaine de réunir les familles de migrants, dont les parents et les enfants ont été séparés à leur arrivée aux Etats-Unis.

Mais on ignore comment et quand les quelque 2300 mineurs, qui ont été séparés de leurs parents au cours des dernières semaines, seront réunis avec eux. On ne sait pas non plus où seront les familles le temps que les parents arrêtés en condition de séjour irrégulière soient poursuivis au pénal.

ats, reu, afp

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