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L'ONU dénonce de possibles crimes contre l'humanité en Ethiopie

La Haute commissaire aux droits de l'homme Michelle Bachelet demande au gouvernement éthiopien de laisser son bureau se rendre dans le nord du pays (archives). © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI
La Haute commissaire aux droits de l'homme Michelle Bachelet demande au gouvernement éthiopien de laisser son bureau se rendre dans le nord du pays (archives). © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI


Publié le 04.03.2021


L'ONU affirme que de possibles crimes contre l'humanité et crimes de guerre ont été perpétrés par les armées éthiopienne et érythréenne dans le nord de l'Ethiopie. La Haute commissaire aux droits de l'homme a dit jeudi à Genève continuer de recevoir des indications.

Le bureau de Michelle Bachelet a pu vérifier des bombardements indiscriminés sur plusieurs villes et des tueries de masse par les forces armées ces derniers mois. Outre les militaires éthiopiens, il estime que plusieurs forces séparatistes régionales, l'armée érythréenne et des milices ont pu mener de possibles crimes internationaux.

Jusqu'à présent, l'ONU était restée prudente sur la qualification de plusieurs massacres ces derniers mois, appelant à des investigations approfondies. Amnesty International (AI) avait notamment dénoncé celui de Mai-Kadra et celui d'Aksoum, perpétré par l'armée érythréenne et qu'elle avait considéré comme un possible crime contre l'humanité. Des centaines de civils ont été tués dans ces deux exactions, avait affirmé l'ONG.

Mme Bachelet demande à nouveau au gouvernement la possibilité pour son bureau et d'autres observateurs indépendants de se rendre dans la région pour une évaluation indépendante. Elle dit encore que les victimes et les témoins ne devraient pas être empêchés de relayer leurs indications par des menaces de représailles.

La Haute commissaire appelle à nouveau à des investigations rapides et des poursuites contre les responsables. Des violences sexuelles, des exécutions extrajudiciaires, des destructions et des pillages d'infrastructures et d'habitations sont toujours relayés auprès de son bureau. Les affrontements entre armée et pouvoir régional, qui ont provoqué des centaines de milliers de déplacés, continuent.

Il y a quelques semaines, huit manifestants auraient été tués dans plusieurs villes de la région. Plus de 135 cas de viols ont été mentionnés dans des hôpitaux de décembre à janvier mais ils seraient beaucoup plus nombreux. Mme Bachelet salue les récentes déclarations du gouvernement sur des investigations et un accès humanitaire. Il faut désormais que celles-ci se reflètent dans des actions, dit-elle.

ats

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