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L'ONU "troublée" par les grâces de Donald Trump aux militaires

La décision de Donald Trump pourrait donner un exemple négatif dans d'autres pays, selon l'ONU (archives). © KEYSTONE/AP/EVAN VUCCI
La décision de Donald Trump pourrait donner un exemple négatif dans d'autres pays, selon l'ONU (archives). © KEYSTONE/AP/EVAN VUCCI


Publié le 19.11.2019


Les récentes grâces présidentielles de Donald Trump à trois militaires américains accusés de crimes de guerre "inquiètent beaucoup" l'ONU. Celle-ci s'est dite mardi à Genève "troublée" par une mesure qui semble décidée à leur "faire échapper" à une réponse judiciaire.

Vendredi, le président américain avait gracié un ex-soldat condamné pour meurtre et un autre accusé d'avoir assassiné à l'arme blanche en 2010 un taliban qui aurait fabriqué des bombes. Le premier a déjà effectué six ans de prison sur les 19 années de sa peine.

M. Trump a aussi annulé la décision de rétrograder un soldat membre d'une unité d'élite, accusé d'avoir poignardé à mort en Irak un jeune détenu du groupe Etat islamique (EI) et d'avoir exécuté d'autres civils. L'homme a été blanchi en juillet de la plupart de ces accusations, mais condamné pour avoir posé pour une photo le montrant avec le cadavre.

Devant la presse, un porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l'homme a dit mardi que les Etats-Unis avaient honoré dans un premier temps leurs obligations internationales en ouvrant des investigations puis en poursuivant ces militaires. Le droit international prévoit "le droit à des réparations" pour les victimes, à une équité d'accès à la justice et à une "punition adaptée" des responsables aux crimes perpétrés.

Dans la décision de Donald Trump, "aucune circonstance" n'a été mentionnée qui pourrait motiver cette grâce autrement que par la volonté d'éviter une condamnation judiciaire aux trois militaires. Le porte-parole a aussi déploré l'exemple négatif que cette situation pourrait donner dans d'autres pays.

Il a ajouté que la grâce est "particulièrement troublante" dans le cas d'un des militaires "avant même que le cas ne soit conclu". Si des militaires "violent des lois", ils doivent "rendre des comptes", a-t-il encore affirmé.

ats

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