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L'ONU veut une enquête fiable sur la frappe aérienne au Yémen

D'après les insurgés houthis qui occupent une grande partie du pays, le bombardement aérien a tué au moins 40 enfants. © KEYSTONE/EPA/STRINGER
D'après les insurgés houthis qui occupent une grande partie du pays, le bombardement aérien a tué au moins 40 enfants. © KEYSTONE/EPA/STRINGER


Publié le 10.08.2018


Le Conseil de sécurité de l'ONU a dit vendredi vouloir une enquête "crédible" sur le raid aérien qui a tué 29 enfants au Yémen. L'opération a été attribuée à la coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite.

Les membres du Conseil "ont exprimé leur grave préoccupation à propos de ces attaques et de toutes les attaques récentes au Yémen. Ils ont appelé à une enquête qui soit fiable et transparente", a déclaré l'ambassadrice britannique Karen Pierce, dont le pays assure la présidence du Conseil.

Un responsable des services de santé yéménites et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont rapporté qu'une frappe aérienne avait touché jeudi matin un autocar transportant des enfants alors qu'il traversait un marché dans la province de Saada, dans le nord du Yémen.

D'après les insurgés houthis qui occupent une grande partie du pays, ce bombardement aérien a tué au moins 40 enfants. La veille, citant les chiffres recueillis dans le seul hôpital de Saada où opèrent ses équipes, le CICR avait fait état de 29 enfants tués, tous âgés de moins de quinze ans.

La coalition va enquêter aussi

Plus tôt vendredi, la coalition militaire sous commandement saoudien, qui intervient au Yémen contre les rebelles houthis, a annoncé l'ouverture d'une enquête sur le raid.

Le Conseil de sécurité n'a pas ordonné le lancement d'une enquête séparée, mais "va maintenant discuter avec l'ONU et d'autres pour voir comment l'enquête peut avancer au mieux", a précisé Mme Pierce.

La réunion du Conseil avait été demandée par la Bolivie, les Pays-Bas, le Pérou, la Pologne et la Suède, tous des membres non permanents du Conseil de sécurité.

Avant la réunion, les Pays-Bas avaient insisté sur le fait que l'enquête devait être indépendante, laissant entendre que la décision de la coalition de lancer une investigation était insuffisante.

Houthis prêts à coopérer

Le Conseil de sécurité n'a pas spécifié si l'enquête devait être indépendante, comme l'a demandé le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres jeudi. Les milices houthies ont salué cette requête, se disant prêtes à coopérer.

La guerre dans ce pays très pauvre de la péninsule arabique a fait plus de 10'000 morts depuis le lancement de l'intervention de la coalition en mars 2015 et provoqué "la pire crise humanitaire" au monde, selon l'ONU.

Jusqu'ici, tous les efforts pour mettre fin au conflit ont échoué. De nouveaux pourparlers sont prévus le 6 septembre à Genève sous l'égide des Nations unies.

ats, reu, afp

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