La Liberté

L'opposition au Kenya fait un geste d'apaisement

Le leader de l'opposition Raila Odinga avait promis à ses partisans qu'il serait lui-même investi président le 12 décembre au Kenya (archives). © KEYSTONE/AP/BEN CURTIS
Le leader de l'opposition Raila Odinga avait promis à ses partisans qu'il serait lui-même investi président le 12 décembre au Kenya (archives). © KEYSTONE/AP/BEN CURTIS


Publié le 10.12.2017


L'opposition kényane a annoncé dimanche repousser sine die l'investiture comme président par "l'Assemblée du peuple" de son leader Raila Odinga, prévue mardi, sans pour autant y renoncer. Cette décision est perçue comme un geste d'apaisement.

"Après d'approfondies consultations internes et des discussions avec de nombreux interlocuteurs nationaux et internationaux", la coalition d'opposition Nasa a décidé de "reporter à une date ultérieure" l'investiture de M. Odinga, a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Le jour de la cérémonie d'investiture du président sortant Uhuru Kenyatta, le 28 novembre, M. Odinga avait promis à ses partisans qu'il serait lui-même investi président le 12 décembre par "l'Assemblée du peuple". Cette initiative aux contours assez flous a été lancée par l'opposition dans le cadre d'une campagne de "résistance".

Cette promesse suscitait l'inquiétude de nombreux observateurs, qui redoutaient qu'elle ne ravive les tensions, après quatre mois d'un processus électoral ayant profondément divisé le pays. M. Odinga avait subi ces derniers jours la pression d'ambassadeurs occidentaux, de leaders religieux et de certains responsables de Nasa, pour ne rien faire qui puisse le pousser hors du cadre constitutionnel.

"Résistance plus vigoureuse"

Jeudi, le procureur général du Kenya, Githu Muigai, l'avait averti qu'une telle investiture pourrait équivaloir à un crime de "haute trahison", théoriquement passible de la peine de mort, même si celle-ci n'est plus appliquée au Kenya depuis 1987. Nasa affirme toutefois n'avoir pas renoncé à son projet.

"Nous annoncerons les nouvelles dates à la fois de la cérémonie d'investiture et du lancement de l'Assemblée du peuple, ainsi que (les méthodes d'une) résistance plus vigoureuse et prolongée dans les prochains jours", a précisé Nasa.

Après avoir obtenu l'invalidation en justice de la réélection de M. Kenyatta à l'élection du 8 août, Raila Odinga avait boycotté la nouvelle élection, organisée le 26 octobre. M. Kenyatta a été réélu avec 98% des voix, mais sa victoire a été ternie par la faible participation (39%).

M. Odinga continue de contester la légalité et la légitimité de la victoire de son rival à l'élection d'octobre, validée cette fois-ci par la Cour suprême. Cette saga électorale, émaillée de violences ayant fait au moins 58 morts depuis le 8 août, a profondément polarisé le pays, lui rappelant ses profondes divisions ethniques, géographiques et sociales.

ats, afp

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11