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L'Université de Zurich publie la liste de ses donateurs

Un contrat de sponsoring passé avec l'UBS avait suscité un tollé en 2012. Entretemps, l'Université de Zurich a introduit une politique d'information plus transparente sur le cofinancement privé de ses activités (archives). © KEYSTONE/WALTER BIERI
Un contrat de sponsoring passé avec l'UBS avait suscité un tollé en 2012. Entretemps, l'Université de Zurich a introduit une politique d'information plus transparente sur le cofinancement privé de ses activités (archives). © KEYSTONE/WALTER BIERI


Publié le 03.04.2019


L'Université de Zurich innove en publiant la liste de ses donateurs. Par souci de transparence, elle a mis en ligne une banque de données contenant l'identité des donateurs, le montant versé, le domaine où est affectée cette somme et la durée du soutien financier.

Les activités de l'alma mater zurichoise sont de plus en plus co-financées par des dons privés, provenant de particuliers, d'entreprises ou de fondations. L'an dernier, cette manne lui a apporté 121 millions de francs, a indiqué mercredi l'Université de Zurich en conférence de presse.

Parmi les donateurs, on trouve des firmes technologiques et des pharma, mais aussi l'Etat ou des fondations de familles fortunées. La banque de données répertorie actuellement plus de 200 dons.

Anonymisations très rares

La démarche transparente de la haute école n'a entraîné aucun renoncement de donateurs, souligne le recteur Michale Hengartner. Les donateurs qui le souhaitent ont la possibilité d'anonymiser leur don. Il ne s'agit toutefois que de cas exceptionnels pour l'instant.

Certaines entreprises ne souhaitent pas que leurs concurrents puissent s'informer sur les domaines de recherches dans lesquelles elles investissent, explique le recteur. Et certaines familles fortunées ne souhaitent pas être prises d'assaut par des demandeurs de dons.

Tollé lié à un contrat avec l'UBS

L'inflexion de l'Université de Zurich vers davantage de transparence dans le co-financement privé de ses activités date de 2012. A cette époque, un contrat de sponsoring signé avec l'UBS avait suscité un tollé. La haute école avait d'abord refusé l'accès au contrat à des journalistes. Le canton avait ensuite exigé d'elle davantage de transparence en matière de financement privé.

Entretemps, l'institution publie aussi les liens d'intérêt de ses professeurs. Suite à une décision du parlement zurichoise, elle met aussi en ligne des informations transparentes sur les chaires financées par le secteur privé.

Pas en Suisse romande

Aucune institution romande n'a déclaré à Keystone-ATS publier un fichier comparable à celui de l'Université de Zurich. L'EPFL indique ne disposer "d'aucune base légale pour publier une telle liste".

Du côté de l'Université de Lausanne, la porte-parole Géraldine Falbriard explique que les informations peuvent être obtenues sur demande. Une liste exhaustive comme à Zurich n'existe pas non plus à l'Université de Fribourg ou à celle de Neuchâtel.

Contactés également, la Conférence suisses des hautes écoles (CSHE) et le Secrétariat d'Etat à la formation, à la recherche et à l'innovation (SEFRI) ne possèdent pas d'informations sur la pratique menée dans les autres universités. La Conférence des recteurs des hautes écoles suisses (swissuniversities) ne détient pas non plus de vue d'ensemble.

Dans une prise de position datée de 2016, swissuniversities soutient le principe de transparence en matière de sources de financement. Selon elle, les mesures prises dans ce but doivent toutefois éviter "que les entreprises et organisations privées ou les hautes écoles elles-mêmes ne subissent des désavantages concurrentiels et que les coopérations (...) soient ainsi entravées, voire empêchées".

www.uzh.ch/de/about/basics/transparency/grants/list.html

ats

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