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La catastrophe de Chamoli en Inde reconstruite

La catastrophe de Chamoli a fait plus de 200 morts et disparus, des employés de deux centrales hydroélectriques pour la plupart. © KEYSTONE/EPA/RAJAT GUPTA
La catastrophe de Chamoli a fait plus de 200 morts et disparus, des employés de deux centrales hydroélectriques pour la plupart. © KEYSTONE/EPA/RAJAT GUPTA


Publié le 10.06.2021


Peu avant l'aube le 7 février dernier, une gigantesque coulée de glace, de roches et de boue a fait plus de 200 morts ou disparus dans le district de Chamoli en Inde. Une équipe internationale avec participation suisse a reconstruit l'évènement.

Au départ, ce sont 27 millions de mètres cubes qui se sont détachés d'un glacier, dévalant la face nord du Ronti Peak dans l'Himalaya. Avec le frottement, la glace a fondu et une lave torrentielle massive s'est formée, dévastant tout sur son passage, notamment deux centrales hydroélectriques. La plupart des victimes y travaillaient.

Une équipe internationale comprenant des chercheurs de l'Université et de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich, ainsi que de l'Institut WSL, présente dans la revue Science une reconstruction de cette catastrophe.

Les scientifiques ont commencé leurs recherches le jour-même du désastre, a indiqué l'Université de Zurich jeudi dans un communiqué. Ils ont utilisé des images satellites, des données sismiques, des modélisations numériques ainsi que des vidéos prises par des témoins.

Trois causes sont identifiées: la hauteur exceptionnelle à partir de laquelle l'avalanche s'est déclenchée, la proportion de glace et de roches, et la situation malencontreuse des infrastructures hydroélectriques.

"Qu'une question de temps"

"Chamoli était un évènement extrême rare, mais ce n'est qu'une question de temps jusqu'à ce qu'une autre lave torrentielle de la même ampleur se reproduise dans l'Himalaya", estime Holger Frey, co-auteur de ces travaux à l'UZH, cité dans le communiqué.

La catastrophe ne peut certes pas être imputée directement au changement climatique, mais le réchauffement favorise l'instabilité des glaciers et du pergélisol, selon les auteurs. Ils recommandent par conséquent une meilleure planification des projets hydroélectriques afin d'éviter de tels drames.

La plupart des disparus travaillaient dans deux centrales électriques sur le barrage de Richiganga. Certains sont restés coincés dans deux tunnels obstrués par les flots, la boue et des rochers.

ats

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