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La Colombie ordonne le retour des camions d'aide pour le Venezuela

La garde nationale vénézuélienne a empêché des camions d'aide humanitaire de venir du Brésil au poste de frontière de Pacaraima. © KEYSTONE/EPA EFE/JOÉDSON ALVES
La garde nationale vénézuélienne a empêché des camions d'aide humanitaire de venir du Brésil au poste de frontière de Pacaraima. © KEYSTONE/EPA EFE/JOÉDSON ALVES


Publié le 24.02.2019


Le gouvernement colombien a ordonné samedi le retour des camions d'aide destinée au Venezuela, en arguant que 285 personnes ont été blessées dans la répression ordonnée par Caracas. Le président vénézuélien Nicolás Maduro s'oppose à son entrée dans le pays.

"Cette action pacifique et de caractère humanitaire a été interrompue depuis le Venezuela sous le régime usurpateur de M. Maduro avec une répression violente et disproportionnée", a déclaré le ministre colombien des affaires étrangères, Carlos Holmes Trujillo.

Il a fait état de "285 blessés", dont 255 Vénézuéliens et 30 Colombiens, "du fait de l'usage de gaz lacrymogènes et d'armes non conventionnelles". Dénonçant des "violations des droits fondamentaux, commises depuis et sur le territoire vénézuélien", il a précisé que 37 des blessés ont dû être hospitalisés.

"Le retour des camions a été décidé afin de protéger l'aide, à l'exception de ceux qui transportaient des médicaments et ont été incendiés en territoire vénézuélien", a précisé M. Holmes Trujillo.

Défections de militaires

Il a ajouté que "plus de 60 militaires désarmés, dont plusieurs officiers, sont passés en territoire colombien. Ils ont demandé refuge, démontrant la perte de confiance envers l'usurpateur du Venezuela", désignant par cette expression le président Nicolás Maduro.

La Colombie, qui qualifie aussi le dirigeant chaviste de "dictateur", est parmi la cinquantaine de pays qui ont reconnu l'opposant Juan Guaido, chef du Parlement vénézuélien, comme président par intérim du pays voisin en crise.

Les deux camions chargés d'aide humanitaire envoyée par le Brésil au Venezuela ont regagné la ville brésilienne de Pacaraima, après avoir passé plusieurs heures à attendre face aux militaires vénézuéliens qui bloquaient la frontière, ont constaté des journalistes de l'AFP.

De l'autre côté de la frontière, des heurts ont éclaté au moment où les camions sont repartis. Les manifestants ont lancé des cocktails Molotov et des pierres en direction des militaires, qui ont riposté avec des gaz lacrymogènes.

Au nord, la marine vénézuélienne a menacé de tirer sur un navire parti du territoire américain de Porto Rico avec de l'aide humanitaire, a annoncé samedi le gouverneur de l'île, Ricardo Rossello. Le bateau a dû rebrousser chemin.

Le président Nicolás Maduro, au pouvoir depuis 2013 a ordonné la fermeture de plusieurs portions des frontières, notamment avec la Colombie et le Brésil, pour empêcher l'entrée de l'aide humanitaire envoyée essentiellement des Etats-Unis, y voyant les prémices à une intervention militaire américaine pour l'évincer du pouvoir.

ats, afp

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