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La Corée du Nord lance des missiles à courte portée en mer du Japon

C'est le premier tir de missile de la Corée du Nord depuis le premier sommet entre Donald Trump et Kim Jong-un en juin 2018 à Singapour (archives). © KEYSTONE/AP KRT
C'est le premier tir de missile de la Corée du Nord depuis le premier sommet entre Donald Trump et Kim Jong-un en juin 2018 à Singapour (archives). © KEYSTONE/AP KRT
Les missiles nord-coréens ont parcouru entre 70 et 200 km au-dessus de la mer du Japon. © KEYSTONE/AP/AHN YOUNG-JOON
Les missiles nord-coréens ont parcouru entre 70 et 200 km au-dessus de la mer du Japon. © KEYSTONE/AP/AHN YOUNG-JOON


Publié le 04.05.2019


La Corée du Nord a lancé samedi matin plusieurs missiles à courte portée en direction de la mer du Japon, a annoncé l'armée sud-coréenne. Les engins, partis de la péninsule de Hodo, près de la ville côtière de Wonsan, ont parcouru entre 70 et 200 km.

La Corée du Sud et les Etats-Unis "analysent les détails liés à ce missile", a ajouté le commandement sud-coréen dans un communiqué, alors que le processus de dénucléarisation de Pyongyang est dans l'impasse depuis trois mois.

"Nous sommes au courant des actions de la Corée du Nord cette nuit. Nous continuerons à surveiller", a déclaré de son côté la porte-parole de la Maison-Blanche Sarah Sanders.

La présidence sud-coréenne a indiqué suivre la situation de près et "partager étroitement les informations avec les Etats-Unis". Elle a ajouté un peu plus tard que l'action nord-coréenne était contraire à un accord militaire signé entre les deux Corées l'année dernière, exprimant sa "grave inquiétude". "Nous appelons la Corée du Nord à participer activement aux efforts visant à une reprise rapide du dialogue", a poursuivi la Maison Bleue, la présidence sud-coréenne.

Pyongyang avait averti les Etats-Unis, il y a quelques jours, d'"un résultat indésirable", s'ils n'ajustaient pas leur position d'ici à la fin de l'année dans les négociations sur le programme balistique et nucléaire de la Corée du Nord.

"Notre résolution en matière de dénucléarisation reste intacte et nous le ferons quand le moment sera venu", avait déclaré la vice-ministre nord-coréenne des affaires étrangères Choe Son-hui, citée par l'agence officielle KCNA.

"Mais cela ne sera possible que si les Etats-Unis revoient et reformulent leur calcul actuel", avait-elle poursuivi. S'ils "n'ajustent pas leur position avant la date limite que nous avons proposée, ils feront face à [un, ndlr] résultat indésirable".

"Armes tactiques"

"M. Kim a décidé de rappeler au monde, et plus particulièrement aux Etats-Unis, que ses capacités d'armement augmentent de jour en jour", a commenté Harry J. Kazianis, directeur des études coréennes au Center for the National Interest à Washigton.

"Ma crainte est que cela soit le début d'un retour au temps des menaces de guerre nucléaire et des insultes personnelles, un cycle de tensions dangereux qu'il faut éviter à tout prix", a ajouté cet expert.

En novembre et en avril, Pyongyang avait déjà annoncé avoir testé des "armes tactiques", sans en préciser la nature. Il s'agissait des premiers essais d'armes annoncés par le Nord depuis le début, en 2018, de ses négociations avec les Etats-Unis sur ses programmes de missiles balistiques et d'armement nucléaire.

Le régime nord-coréen s'est toutefois abstenu jusqu'à présent de tester des missiles balistiques ou des armes nucléaires, ce qui donnerait un coup d'arrêt définitif à son rapprochement avec Séoul et Washington.

Les lancements de samedi "ne violent pas le moratoire sur les essais de missiles que s'est lui-même imposé Kim Jong-un", le dirigeant nord-coréen, moratoire qui "ne s'applique qu'aux missiles balistiques intercontinentaux", a estimé à Séoul le spécialiste de la Corée du Nord, Ankit Panda.

"Historiquement, la Corée du Nord n'a jamais testé quoi que ce soit pendant que des pourparlers avaient lieu avec les Etats-Unis et il n'y a pas de pourparlers actuellement", a-t-il ajouté.

Pas de négociations

Après les effusions du sommet de Singapour en juin 2018, le président américain Donald Trump et le leader nord-coréen se sont quittés en février à Hanoï sur un désaccord. M. Kim réclamait une levée des sanctions trop importante aux yeux de M. Trump, en échange d'un début de dénucléarisation jugé trop timide.

Trois mois plus tard, le processus est toujours dans l'impasse. Les négociations sur le désarmement atomique n'ont jamais repris. La Corée du Nord a fait savoir qu'elle ne voulait plus voir à la table des pourparlers le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, accusé d'avoir "des idées insensées et dangereuses".

La ministre sud-coréenne des affaires étrangères, Kang Kyung-wha, a estimé vendredi que Pyongyang devait montrer une dénucléarisation "visible, concrète et substantielle" pour obtenir un allégement des sanctions.tron

Parallèlement, M. Kim a rencontré à la fin avril le président russe Vladimir Poutine à Vladivostok pour leur premier sommet. Il en avait profité pour se plaindre de la "mauvaise foi" des Américains dans la crise nucléaire.

ats, afp

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