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La Cour suprême valide un protégé de Maduro comme chef du Parlement

Luis Parra, un député de l'opposition qui a rompu avec Juan Guaido après avoir été accusé de corruption, avait prêté serment le 5 janvier comme chef du Parlement, mais le vote s'était déroulé sans quorum (archives). © KEYSTONE/AP/MATIAS DELACROIX
Luis Parra, un député de l'opposition qui a rompu avec Juan Guaido après avoir été accusé de corruption, avait prêté serment le 5 janvier comme chef du Parlement, mais le vote s'était déroulé sans quorum (archives). © KEYSTONE/AP/MATIAS DELACROIX


Publié le 27.05.2020


La Cour suprême du Venezuela, d'obédience chaviste, a approuvé mardi en tant que président du Parlement l'élu d'opposition Luis Parra. Il s'était proclamé en janvier chef de cette l'Assemblée nationale monocamérale à la place de Juan Guaido.

La décision coïncide avec des négociations pour élire un Conseil électoral suprême (CNE) pour les élections parlementaires prévues cette année, autour desquelles aucun progrès n'a été signalé.

"La Chambre constitutionnelle de la Cour suprême de justice (TSJ) a déclaré valide la direction" du Parlement dirigé par le député Luis Parra, indique cette instance dans un communiqué.

M. Parra, un député de l'opposition qui a rompu avec M. Guaido après avoir été accusé de corruption, a prêté serment le 5 janvier comme chef du Parlement, la seule institution du pouvoir vénézuélien contrôlée par l'opposition.

Dans son entreprise, Luis Parra a bénéficié du soutien de la fraction chaviste et a été adoubé par le président Nicolas Maduro, ce qui a poussé Juan Guaido à le qualifier de "complice de la dictature".

"Coup d'Etat parlementaire"

Le vote s'était déroulé lors d'une séance sans quorum et sans la présence de Juan Guaido, empêché d'entrée par la police et l'armée. Une centaine de députés s'étaient ensuite réunis au siège d'un journal pour réélire M. Guaido à la présidence de l'Assemblée.

Près de soixante pays reconnaissent Juan Guaido comme président par intérim du Venezuela depuis qu'il a revendiqué la fonction le 23 janvier 2019 en invoquant la Constitution.

Pour lui, Nicolas Maduro est un "usurpateur" qui s'est maintenu au pouvoir pour un deuxième mandat à la faveur d'une présidentielle "frauduleuse" en 2018, et il a mené le Venezuela "à la ruine".

La majeure partie de l'opposition a qualifié de "coup d'Etat parlementaire" l'élection de Luis Parra, qui fait depuis l'objet de sanctions imposées par Washington.

En se rangeant derrière Luis Parra, la Cour suprême a lancé une transparente mise en garde à l'adresse de Juan Guaido. "L'installation d'un parlement parallèle ou virtuel est interdite et n'a aucun effet juridique", indique la décision de la Cour suprême.

ats, afp

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