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La déforestation alimentée par les mafias et l'impunité au Brésil

Les réseaux criminels ont la capacité logistique de coordonner la coupe, le débitage et la vente de bois à large échelle en Amazonie, selon HRW (archives). © KEYSTONE/AP/ANDRE PENNER
Les réseaux criminels ont la capacité logistique de coordonner la coupe, le débitage et la vente de bois à large échelle en Amazonie, selon HRW (archives). © KEYSTONE/AP/ANDRE PENNER


Publié le 17.09.2019


Le gouvernement brésilien échoue à protéger les défenseurs de l'environnement victimes de violences de la part de réseaux mafieux qui détruisent l'Amazonie, accuse une ONG. L'impunité et l'allégement des contrôles environnementaux contribuent aussi à la déforestation.

L'ONG Human Rights Watch (HRW) a publié lundi un rapport intitulé "les mafias de la forêt tropicale". La déforestation de l'Amazonie brésilienne a quasiment doublé entre janvier et août, à 6404 km2 contre 3337 km2 lors de la même période de 2018, soit l'équivalent de 640'000 terrains de football.

La destruction de l'Amazonie "est menée en grande part par des réseaux criminels qui emploient la violence et l'intimidation contre ceux qui se mettent en travers de leur chemin", accuse HRW.

L'organisation de défense des droits de l'homme demande au président d'extrême droite Jair Bolsonaro d'arrêter "ses attaques verbales et accusations sans fondement" contre les ONG et de "rétablir la coopération" entre le gouvernement et la société civile pour protéger les indigènes, les défenseurs de l'environnement et la forêt.

Coupe, débitage et vente de bois

"Les réseaux criminels ont la capacité logistique de coordonner la coupe, le débitage et la vente de bois à une large échelle et emploient des hommes armés pour intimider et, dans certains cas, exécuter, ceux qui essaient de défendre la forêt", poursuit HRW.

Le Brésil est le 4e pays pour les assassinats de défenseurs de l'environnement, selon les statistiques publiées en juillet par l'ONG Global Witness qui a comptabilisé 20 morts en 2018. Ce phénomène n'est pas nouveau, selon HRW, qui rappelle l'élimination, en 1988, de Chico Mendes, l'une des voix les plus connues à l'étranger de défenseurs de l'environnement.

L'ONG énumère 28 autres assassinats ces dernières années dont les responsables peuvent "selon des preuves solides" être impliqués dans les coupes illégales de bois. "Les responsables de violences sont rarement appelés devant la justice", déplore HRW, et dans de très nombreux cas, les dénonciations de menaces ne font l'objet d'aucune enquête.

"Tant que le Brésil n'adoptera pas de mesures urgentes contre la violence qui facilite la coupe illégale de bois, la destruction de la plus grande forêt tropicale du monde sera effrénée", précise le directeur des droits de l'homme et de l'environnement de HRW.

ats, afp

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