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La force de la Suisse? Des joueurs qui ne pensent pas trop

Patrick Fischer veut sa revanche contre la Suède © KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI
Patrick Fischer veut sa revanche contre la Suède © KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI


Publié le 19.05.2018


Cinq ans après Stockholm, la Suisse se qualifie à nouveau pour une finale de Championnat du monde. La force de cette équipe, c'est qu'elle évite de trop cogiter selon Patrick Fischer.

"Ils ne pensent pas." Dans la bouche de Patrick Fischer, cette phrase à l'égard de ses jeunes joueurs a valeur de compliment suprême. "Ils sautent sur la glace et jouent, poursuit le coach zougois. C'est le côté positif de cette génération. Ils ont un très haut niveau de confiance en eux."

Timo Meier, Noah Rod, Mirco Müller, Kevin Fiala et les autres n'ont absolument pas de complexes au moment d'affronter Connor McDavid ou Sebastian Aho 48 heures plus tôt. Les statistiques impressionnantes des joueurs adverses, ce n'est finalement bon que pour les médias. Et c'est cet état d'esprit qui transpire de cette Suisse-là. Fischer a précisé une fois de plus qu'onze de ses joueurs n'avaient jamais participé à un Championnat du monde. Et face au pays du hockey, cela ne s'est jamais vu. Sans doute faut-il chercher dans cette capacité à appréhender la nouveauté la patte du sélectionneur et le bon travail effectué depuis plusieurs années dans la formation helvétique.

Des Romands décisifs

Car les buteurs contre le Canada ne jouent pas en NHL. Tristan Scherwey, Grégory Hofmann et Gaëtan Haas font le bonheur de Berne et de Lugano. Ce détail rappelle que la Suisse possède un réservoir de joueurs de qualité. Clin d'oeil de l'histoire, les trois garçons sont romands. Lorsque la Fédération vantait la "Swissness" au moment d'engager Patrick Fischer, elle voulait surtout parler de la Suisse alémanique. Mais dans cette sélection à forte consonance latine, le gang des Romands met un sévère coup de crosse à ceux qui ont tendance à penser que dès que l'on franchit la Sarine en provenance de Berne, le bleu de travail se métamorphose en jeans à trous.

Sur l'analyse de la partie, "Fischi" a identifié un moment décisif: "J'ai trouvé que nous étions un peu timides lors des dix premières minutes. Après nous avons distribué de solides charges qui nous ont permis d'entrer dans le match. Notre sport est un jeu où le momentum est très important. Alors évidemment que le 2-1 nous a donné beaucoup d'énergie tout en mettant le Canada un peu sur les talons. C'est ça le tournant du match à mon avis." Logiquement, le coach a également salué la performance de son gardien Leonardo Genoni, énorme à plusieurs reprises.

Et maintenant la Suède

Dimanche soir, la Suisse va croiser la route de la Suède pour la deuxième fois du tournoi. Comme à Stockholm en 2013. Mais cette bande décomplexée ne veut pas revivre le même épilogue. Assistant de Sean Simpson il y a cinq ans, Patrick Fischer n'a rien oublié: "La défaite en finale contre la Suède à Stockholm était brutale. On avait remporté neuf matches de suite avant de perdre le dernier match du tournoi. Là on s'est incliné en phase de poule et nous sommes extrêmement heureux de pouvoir prendre notre revanche dimanche soir."

Pas impressionné, Patrick Fischer sent bien que le titre n'est pas si éloigné que ça. Quand on lui demande s'il va bien dormir, le coach se marre et répond qu'il n'aura pas le moindre souci. Avant de conclure: "Bien entendu qu'il faudra un excellent départ. La Suède est incroyablement forte et il y aura de nombreux maillots jaunes dans le stade. Ce sera très dur, mais en jouant bien en défense tout peut arriver."

ats

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