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La justice irlandaise bloque une grève de pilotes de Ryanair

Le transporteur aérien à bas coûts fait depuis 2017 face à une grogne persistante de son personnel naviguant, comme ici en Allemagne l'an dernier. (archive) © KEYSTONE/EPA/ARMANDO BABANI
Le transporteur aérien à bas coûts fait depuis 2017 face à une grogne persistante de son personnel naviguant, comme ici en Allemagne l'an dernier. (archive) © KEYSTONE/EPA/ARMANDO BABANI


Publié le 21.08.2019


La Haute Cour de Dublin a bloqué mercredi une grève de pilotes de Ryanair prévue jeudi et vendredi en Irlande, donnant raison à la compagnie aérienne qui est confrontée à des mouvements sociaux ailleurs en Europe.

Le juge Denis McDonald a estimé que ce mouvement social devait être "bloqué", tranchant en faveur de Ryanair qui avait initié cette action en justice.

La compagnie à bas coût a fait valoir durant l'audience qu'une grève ne pouvait être menée avant qu'une procédure de médiation arrive à son terme, tout en estimant que le vote du syndicat Forsa en faveur de la grève avait été précipité et sans demande très précise.

Le syndicat irlandais prévoyait cet arrêt de travail de pilotes afin de protester contre leurs conditions salariales jugées insuffisantes.

Ryanair s'est immédiatement félicitée dans un communiqué de cette décision qui empêche selon la compagnie "une minorité de pilotes irlandais de faire grève". Le transporteur à bas coût ajoute que tous les vols au départ des aéroports irlandais se dérouleront normalement.

La compagnie demande en outre aux pilotes irlandais, "très bien payés" selon elle, de revenir à la table des négociations dans le cadre de la procédure de médiation.

Ryanair n'est toutefois pas sortie d'affaire puisqu'elle est sous la menace d'une autre série de grèves de pilotes membres du syndicat Balpa au Royaume-Uni, dès jeudi et vendredi puis au début septembre, qu'elle a également contestée en justice. Les revendications portent notamment sur les salaires, les retraites et les prestations de maternité.

Suppressions d'emplois

Un tribunal de Londres examine actuellement cette demande et devrait rendre sa décision rapidement.

Ryanair est dans le même temps confronté depuis mercredi et pour cinq jours à une grève du personnel de cabine au Portugal qui n'entraînait que de légers retards après la mise en place d'un service minimum décrété par le gouvernement portugais.

"Les premiers vols ont eu lieu comme prévu ce matin et nous pensons qu'ils ne seront pas perturbés de manière significative aujourd'hui au Portugal", selon la compagnie.

Cette grève convoquée par le Syndicat national du personnel de vol de l'aviation civile (SNPVAC) exige que Ryanair respecte le code du travail portugais, notamment sur les questions des primes et des congés.

Enfin, une autre grève de dix jours en septembre se profile en Espagne de la part du personnel de cabine pour protester contre des fermetures prévues de bases aéroportuaires.

Ryanair doit faire face à ces mouvements sociaux après avoir annoncé fin juillet son intention de supprimer 900 emplois sur ses quelque 13.000 salariés. Le groupe entend fermer des bases cet hiver et à l'été 2020 à cause des reports de livraison du Boeing 737 MAX, dont la flotte est clouée au sol après deux accidents.

Ses résultats financiers sont par ailleurs chancelants avec une chute de son bénéfice net au premier trimestre de son exercice 2019-2020 en raison d'une baisse des prix des billets d'avion, d'un kérosène plus cher et d'une hausse des coûts de personnel.

Ces grèves et ces incertitudes sur l'emploi interviennent au moment où le groupe semblait pourtant avoir aplani les relations sociales en son sein, après avoir dû faire face à un vent de contestation et des mouvements de grèves l'an dernier autour des conditions de travail.

ats, awp, afp

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