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La libération d'un violeur fait polémique en Espagne

Le viol est un sujet sensible en Espagne depuis que les agresseurs sexuels d'une femme ont échappé à l'accusation de viol (archives). © KEYSTONE/AP/FRANCISCO SECO
Le viol est un sujet sensible en Espagne depuis que les agresseurs sexuels d'une femme ont échappé à l'accusation de viol (archives). © KEYSTONE/AP/FRANCISCO SECO


Publié le 04.05.2018


La libération d'un violeur en série malgré la crainte d'une récidive a suscité l'émoi jeudi en Espagne, une semaine après un jugement contesté contre un groupe d'hommes qui a échappé à l'accusation de viol. Le violeur de 47 ans a purgé une peine de 20 ans de prison.

Il avait été condamné pour 15 agressions sexuelles sous la menace d'un couteau et pour deux tentatives à Barcelone entre 1997 et 1998. Il est sorti de prison à l'aube, cachant son visage sous une capuche et une écharpe.

Quelque 200 personnes se sont rassemblées dans le quartier barcelonais de la Verneda, où l'homme avait résidé. "Les violeurs en prison", "maintenant nous, les femmes, venons te chercher", a scandé la foule.

L'ancien détenu a regretté les douleurs causées et assuré aux médias qu'il avait mené à bien sa réhabilitation. "Les programmes contre les gens qui ont commis le même délit que moi sont efficaces si on le veut", a-t-il affirmé. Le détenu a purgé les 20 ans de la peine maximale prévue dans sa condamnation.

Le parquet a activé un protocole de surveillance spéciale à sa sortie, après avoir reçu un avertissement des services pénitentiaires, concluant qu'il existait un "risque modéré à élevé de récidive".

Le sujet est sensible en Espagne depuis que, le 26 avril, un tribunal n'a retenu que l'"abus sexuel", et non le viol, à l'encontre de cinq jeunes hommes qui se surnommaient eux-mêmes "la meute". Ils avaient imposé des relations sexuelles à une jeune femme de 18 ans.

Leurs avocats avaient soutenu que la victime - qui avait bu de la sangria - était consentante puisqu'elle n'avait jamais semblé dire "non" sur les images de la scène filmée par ses auteurs.

De nombreuses femmes ont participé à une campagne sur les réseaux sociaux consistant à révéler les abus dont elles ont souffert, sous l'étiquette #cuéntalo (raconte-le).

ats, afp

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