La Liberté

La loi sur les jeux d'argent est rejetée par 53% des sondés

L'argument le plus fréquemment cité (31%) par ceux qui rejettent la nouvelle loi est qu'elle va à l'encontre de la liberté économique (archives). © Keystone/GAETAN BALLY
L'argument le plus fréquemment cité (31%) par ceux qui rejettent la nouvelle loi est qu'elle va à l'encontre de la liberté économique (archives). © Keystone/GAETAN BALLY


Publié le 27.04.2018


A six semaines des votations fédérales, la loi sur les jeux d'argent est rejetée par 53% des personnes interrogées, tandis que 42% d'entre elles pensent l'accepter. Quant à l'initiative "Monnaie pleine", 45% des sondés s'y opposent et 42% la soutiennent.

D'après le sondage publié vendredi par Tamedia, ce sont les sympathisants du PBD qui refusent le plus nettement (57%) la loi sur les jeux d'argent, juste devant ceux du PLR, de l'UDC et des Vert'libéraux (56%). Les sympathisants des Verts la rejettent également à 52%. Seuls ceux du PDC y sont favorables (55%), alors que l'électorat socialiste apparaît indécis (48% contre et 47% pour).

C'est outre-Sarine que s'esquisse le plus net refus: 56% des personnes interrogées se disent contre la nouvelle loi, 40% se déclarant pour. En Suisse romande au contraire, 51% des sondés y adhèrent et 43% la refusent. Au Tessin, le camp du "oui" est identique à celui du "non" (43%).

L'argument le plus fréquemment cité (31%) pour refuser cette loi le 10 juin est qu'elle va à l'encontre de la liberté économique; et pour 22% des participants au sondage, elle créerait un précédent que d'autres branches voudraient utiliser pour limiter la concurrence. Les principaux arguments de ceux qui soutiennent le texte sont les suivants: toutes les maisons de jeux devront financer des activités d'utilité publique (32%) et les joueurs seront mieux protégés (29%).

La loi vise à moderniser le marché suisse des jeux d'argent tout en renforçant la protection des consommateurs. Les casinos suisses pourront proposer des jeux d'argent en ligne, mais les sites étrangers seront bloqués. Le texte garantit que les exploitants de jeux d'argent continuent d'apporter une contribution au bien commun.

Les latins pour "Monnaie pleine"

Concernant l'initiative "Monnaie pleine", elle est à ce stade balayée par les sympathisants du PLR (61%); ceux du PDC la rejettent nettement (56%). Le refus est moins évident parmi les sympathisants des Vert'libéraux (48%), de l'UDC (45%) et du PBD (44%). A gauche, les citoyens proches des Verts comptent accepter le texte (66%), de même que 48% des sympathisants socialistes.

La répartition par régions (langues) révèle que 50% des Suisses alémaniques refusent aujourd'hui l'initiative (contre 38% qui la soutiennent). En Suisse romande toutefois, 47% des personnes interrogées adhèrent au texte (contre 37% de rejet). Le camp du "oui" grossit encore au Tessin: 54% des citoyens italophones pensent accepter "Monnaie pleine" (contre 35%).

Globalement, les sondés qui s'opposent à l'initiative estiment surtout qu'elle ferait courir des risques incalculables au système monétaire suisse (58%), ou limiterait l'activité bancaire tout en nuisant à la place financière (20%). Ceux qui sont favorables au texte considèrent que les bénéfices tirés de la création de monnaie doivent profiter au plus grand nombre (34%) et que les avoirs bancaires ne sont pas garantis en cas de crise (33%).

"Monnaie pleine" demande que seule la Banque nationale suisse (BNS) puisse créer de l'argent, et non plus les banques commerciales. L'initiative veut que la BNS mette l'argent en circulation "sans dette", à savoir sans contrepartie, et qu'elle l'attribue directement à la Confédération, aux cantons et à la population. Il s'agit de protéger l'argent de la clientèle bancaire et de prévenir les crises financières.

Le sondage a été réalisé entre lundi et mercredi auprès de 7255 personnes représentatives de la population suisse. La marge d'erreur est de 1,8%, précise Tamedia.

ats

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11