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La mère de Mia a été extradée vers la France et inculpée

La mère de Mia a été retrouvé dimanche en compagnie de la fillette de huit ans, saine et sauve, dans une usine désaffectée de Sainte-Croix (VD) utilisée comme squat (archives). © KEYSTONE/CHRISTIAN BRUN
La mère de Mia a été retrouvé dimanche en compagnie de la fillette de huit ans, saine et sauve, dans une usine désaffectée de Sainte-Croix (VD) utilisée comme squat (archives). © KEYSTONE/CHRISTIAN BRUN
La mère de Mia a été retrouvé dimanche en compagnie de la fillette de huit ans, saine et sauve, dans une usine désaffectée de Sainte-Croix (VD) utilisée comme squat (archives). © KEYSTONE/CHRISTIAN BRUN
La mère de Mia a été retrouvé dimanche en compagnie de la fillette de huit ans, saine et sauve, dans une usine désaffectée de Sainte-Croix (VD) utilisée comme squat (archives). © KEYSTONE/CHRISTIAN BRUN


Publié le 24.04.2021


La mère de Mia, qui avait commandité l'enlèvement de sa propre fille de 8 ans, a été extradée vendredi de Suisse vers la France, tout comme le ressortissant français l'ayant aidée, a annoncé l'Office fédéral de la justice. Elle a été inculpée peu après à Nancy.

"Les deux personnes recherchées ont été extradées ce jour" en France, a indiqué l'Office fédéral de la justice (OFJ) à Keystone-ATS, confirmant une information d'AFP. "Elles ont été remises aux autorités françaises vers 11h00", aux postes-frontières de Thônex-Vallard, près de Genève, et de Bâle/Saint-Louis, a précisé l'OFJ. "Les opérations se sont déroulées sans incident", a-t-il ajouté.

La suspecte de 28 ans est arrivée à la cité judiciaire de Nancy, en France, peu avant 15h00, a confirmé son avocat. Elle a été mise en examen dans la soirée pour "enlèvement de mineur de 15 ans en bande organisée" et "soustraction de mineur par ascendant hors du territoire de la République", a indiqué le procureur de Nancy en soirée, cité par AFP.

Si elle n'a pas voulu détailler l'organisation de l'enlèvement de Mia, "par contre, elle a souhaité assumer son acte, le justifier et le légitimer", a ajouté le procureur.

"Elle n'a pas fait le bon choix"

"Elle ne supportait pas de ne pas voir sa fille. Elles étaient fusionnelles [...] C'était pour elle inconcevable et puis elle s'est laissé entraîner. Elle n'a pas fait le bon choix", a de son côté déclaré l'avocat de l'accusée, évoquant "une femme qui est triste". "Elle se sentait prise au piège, perdue, non écoutée et elle n'a pas fait le bon choix. Elle le sait. Elle le comprend", a-t-il ajouté.

L'autre ressortissant français, extradé en même temps que la mère de Mia et surnommé "Roméo", qui l'avait aidée lors de sa cavale en Suisse, a été mis en examen pour "enlèvement aggravé et association de malfaiteurs". Il "a finalement reconnu avoir participé à la préparation de l'enlèvement", notamment via une visioconférence avec les autres membres du groupe, selon le procureur. Le parquet a requis leur placement en détention provisoire.

Figure du complotisme recherchée

Une troisième personne a été présentée vendredi après-midi au juge d'instruction. Cette retraitée habitant dans l'Aude, surnommée "Harmonie", a été inculpée d'"association de malfaiteurs en lien avec un crime" et "placée sous contrôle judiciaire", a précisé le procureur.

"Elle jouait le rôle de secrétaire à distance pour Rémy Daillet-Wiedemann", une figure du mouvement complotiste résidant en Malaisie, soupçonné d'avoir contribué à l'organisation de l'enlèvement de Mia. "A ce titre, elle a établi une liste d'accueillants susceptibles d'être sollicités dans le cadre des actions menées par le mouvement", a expliqué le procureur de Nancy.

Un mandat d'arrêt international a été lancé à l'encontre de Rémy Daillet-Wiedemann. Selon un responsable de la police malaisienne, Kuala Lumpur est prêt à coopérer avec la France dans cette enquête, malgré l'absence d'accord d'extradition entre les deux pays.

"Plusieurs charges sont réunies contre Rémy Daillet-Wiedemann", reposant "principalement" sur les auditions des participants au groupe ayant procédé à l'enlèvement de Mia, a affirmé le procureur.

Cinq autres hommes poursuivis

Mia, 8 ans, a été enlevée sans violence le 13 avril dans les Vosges, en France, par plusieurs hommes, à la demande de sa mère, qui n'avait plus le droit de la voir seule ni de lui parler au téléphone. Se revendiquant de la mouvance anti-système, les ravisseurs s'étaient fait passer pour des professionnels de la protection de l'enfance et avaient réussi à emmener la petite fille, hébergée chez sa grand-mère maternelle.

A la suite d'un mandat d'arrêt international, la fillette a été retrouvée saine et sauve dans une usine désaffectée de Sainte-Croix (VD), utilisée comme squat, avec le chauffeur et la mère, qui tentait de gagner la Russie, selon des éléments dévoilés par le procureur. Arrêtés, la mère et le chauffeur ont été incarcérés dans le canton de Fribourg. Mia a, elle, été remise lundi à sa grand-mère.

Âgés de 23 à 60 ans, les cinq hommes ayant organisé le rapt sont poursuivis pour "enlèvement en bande organisée d'une mineure de [moins de] quinze ans et association de malfaiteurs". Quatre d'entre eux ont été placés en détention. Le cinquième a été placé sous contrôle judiciaire. Un sixième homme est toujours recherché.

ats, afp

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