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La ministre argovienne Franziska Roth quitte son parti, l'UDC

Sommée par l'UDC de changer la donne au sein de son département, sous peine d'être contrainte à la démission, Franziska Roth a préféré quitter le parti (archives). © KEYSTONE/WALTER BIERI
Sommée par l'UDC de changer la donne au sein de son département, sous peine d'être contrainte à la démission, Franziska Roth a préféré quitter le parti (archives). © KEYSTONE/WALTER BIERI
Franziska Roth déclare qu'il ne lui est plus possible de collaborer avec la direction de l'UDC argovienne. Elle n'exclut pas de revenir au sein de sa "patrie politique", si les personnes qui la dirigent sont remplacées (archives). © KEYSTONE/WALTER BIERI
Franziska Roth déclare qu'il ne lui est plus possible de collaborer avec la direction de l'UDC argovienne. Elle n'exclut pas de revenir au sein de sa "patrie politique", si les personnes qui la dirigent sont remplacées (archives). © KEYSTONE/WALTER BIERI


Publié le 23.04.2019


La ministre argovienne des affaires sociales et de la santé Franziska Roth quitte l'UDC. Elue en 2017, cette ancienne juge de district est critiquée par plusieurs partis dont le sien pour sa manière de gérer son département.

Face aux médias réunis mardi à Aarau, Franziska Roth a déploré que son parti l'ait couverte de "reproches confus" et ait tenté de la "forcer à démissionner". Elle aurait demandé, en vain, à l'UDC d'étayer concrètement ses griefs. Dans ces circonstances, toute collaboration avec le parti devient impossible, invoque-t-elle.

Pourtant, la ministre a réussi à "instaurer un changement" au sein du département depuis son arrivée, il y a deux ans, s'est-elle défendue: elle a économisé 7 millions de francs dans le domaine de l'asile et 25 millions dans la santé en favorisant les traitements ambulatoires.

L'UDC reste sa "patrie politique"

Elle a donc décidé de rester en fonction et de poursuivre sa "politique résolument bourgeoise", sans être membre d'aucun parti. Une expertise externe, mandatée par le gouvernement, analyse actuellement le mode d'organisation et de direction ainsi que la culture interne du département Roth.

La ministre n'exclut pas de ré-adhérer à l'UDC, "lorsque d'autres personnes en auront pris les commandes". Pour elle, changer de parti est exclu, l'UDC restant sa "patrie politique". En quittant le parti, "j'espère pouvoir faire mon travail en paix", déclare Mme Roth, convaincue que sa politique restera soutenue par les partis bourgeois.

Culture d'entreprise et communication

Dès l'entrée en fonctions de la ministre, l'UDC a exigé d'elle qu'elle mette un terme à la "culture du bien-être" régnant au sein du département, selon le parti. Plusieurs formations politiques lui reprochaient en outre une attitude négative à l'égard des députés. Il y a quelques mois, Franziska Roth avait admis des "erreurs de communication" et s'en était excusée.

A la mi-mars, l'UDC avait fixé un ultimatum à sa ministre: le parti exigerait sa démission, voire l'exclurait de ses rangs, si elle ne remettait pas de l'ordre dans son département d'ici à l'été.

Erreur de casting, selon l'UDC

Mardi, l'UDC argovienne a réagi à la décision de Franziska Roth en déballant le détail des griefs qu'elle lui reproche. Selon le parti, la ministre "manque de la volonté, de l'intérêt et du talent nécessaires pour exercer la fonction de conseillère d'Etat".

La conseillère d'Etat manquerait de leadership et négligerait des dossiers importants dont celui de la santé. Le lundi, elle ne se rendrait pas à son bureau avant 10h00, accuse l'UDC. Elle brillerait en outre par ses absences à de nombreuses séances et manifestations. Le parti conteste toute confusion dans ses reproches, estimant qu'ils ont été formulés concrètement dès février 2018, en vain.

L'UDC "demande pardon aux Argoviennes et aux Argoviens", pour s'être "trompée" en 2016 dans le choix de sa candidate à l'élection complémentaire de janvier 2017. Et d'ajouter qu'une démission de Mme Roth de ses fonctions de ministre serait la meilleure chose pour le canton.

Franziska Roth a succédé à l'ex-ministre verte Susanne Hochuli. Elle a été élue face à la conseillère nationale socialiste Yvonne Feri et une députée au Grand Conseil issue du PBD. L'exécutif argovien est désormais composé d'un UDC, d'un libéral-radical, d'un démocrate-chrétien, d'un socialiste et d'une sans-parti.

Section argovienne en crise

Les conflits de personnes se succèdent au sein de l'UDC argovienne. Ces dernières années, la section cantonale a tenté en vain de convaincre le conseiller national Luzi Stamm de se retirer en raison de problèmes de santé et de comportements troublants.

Ce dernier ne figurera pas sur la liste principale du parti en vue des élections fédérales du 20 octobre. L'élu à la Chambre du peuple avait fait les titres des médias pour s'être présenté au Palais fédéral avec des faux billets et de la cocaïne.

ats

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