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La mobilisation faiblit, Israël évoque une intervention du Caire

Le nombre de manifestants a considérablement diminué en bordure de la bande de Gaza (archives). © KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER
Le nombre de manifestants a considérablement diminué en bordure de la bande de Gaza (archives). © KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER


Publié le 16.05.2018


Le nombre de manifestants a considérablement diminué mercredi en bordure de la bande de Gaza, deux jours après la mort de 60 Palestiniens tués par Tsahal. Les autorités israéliennes attribuent cela à l'intervention de l'Egypte.

Le Hamas, qui administre l'enclave, nie avoir fait l'objet de pressions de la part du Caire et promet la poursuite de la "Marche du retour", entamée le 30 mars pour faire valoir le droit des réfugiés palestiniens de 1948.

La mobilisation, généralement plus importante le vendredi, a toutefois culminé lundi, à l'occasion de l'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem et le lourd bilan des tirs israéliens a soulevé une vague d'indignation.

Benjamin Netanyahu et son gouvernement continuent quant à eux d'imputer la responsabilité des violences au Hamas, mouvement voué à la destruction de l'Etat hébreu, qui utilise selon eux des civils pour couvrir ses intrusions en territoire israélien.

Malgré les condamnations de la communauté internationale, les méthodes employées par Tsahal dans la bande de Gaza suscitent peu de contestations en Israël.

Deux Palestiniens ont encore été tués mardi, selon les services de secours palestiniens, mais l'affluence a nettement diminué depuis dans les camps de tentes dressés à la frontière israélienne. "Je constate un repli dû à la réaction sanglante des forces israéliennes (...), mais vendredi prochain sera un indicateur de l'évolution de la situation", a commenté le politologue gazaoui Akram Attallah.

Pas de médiation

Ismail Haniyeh, chef de file du Hamas à Gaza, a effectué dimanche une brève visite en Egypte. Selon Israel Katz, ministre israélien des Renseignements, un membre des services de renseignement égyptiens lui a dit avoir la preuve que son mouvement finançait les manifestations et utilisait des femmes et des enfants comme "munitions vivantes".

Son interlocuteur "lui a clairement fait comprendre que, si cette situation perdurait, Israël prendrait des mesures beaucoup plus dures, que l'Egypte ne réagirait pas et qu'elle ne l'aiderait pas", a-t-il expliqué à Radio Israël.

"Haniyeh est rentré à Gaza, le Hamas a donné un ordre (...) et cette protestation spontanée qui échappait aux manifestants s'est miraculeusement achevée", a ajouté le ministre. Les autorités égyptiennes n'ont pas réagi à ses propos, que le Hamas dit mensongers. "Il n'y a pas de médiation. Les marches se poursuivront jusqu'à ce que notre peuple atteigne ses objectifs", a assuré Faouzi Barhoum au nom du mouvement.

Le Hamas et le Djihad islamique ont lancé mercredi de nouveaux appels à la mobilisation à l'occasion de la grande prière hebdomadaire du vendredi, lors d'une conférence de presse organisée dans l'un des camps de tentes. Mais le ramadan, qui débute jeudi, pourrait contrecarrer leurs plans. Ils assurent en outre que le mouvement se poursuivra jusqu'en juin.

ats, reu

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