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La mobilisation persiste en France, le gouvernement espère tourner la page

La mobilisation s'est poursuivie mercredi à Paris et dans le reste de la France (archives). © KEYSTONE/AP/CE
La mobilisation s'est poursuivie mercredi à Paris et dans le reste de la France (archives). © KEYSTONE/AP/CE


Publié le 15.01.2020


Les grévistes engagés contre la réforme des retraites achèvent leur sixième semaine de mobilisation mercredi. La journée a été marquée par de nouvelles actions et un séminaire gouvernemental, avec lequel le gouvernement veut montrer qu'il tourne la page.

Ports, métros, trains, raffineries, Banque de France, avocats... La mobilisation se poursuivait mercredi, à son 42e jour et à la veille d'une nouvelle journée d'actions interprofessionnelle. Des manifestations seront alors organisées partout en France à l'appel de l'intersyndicale CGT, FO, CFE-CGC, Solidaires et FSU.

A la mi-journée, plusieurs centaines de fonctionnaires et agents publics se sont rassemblés devant le ministère des Finances à l'appel de six syndicats. "Nous n'allons pas accepter une contre-réforme des retraites qui va (...) entraîner une chute des pensions pour des milliers d'agents et qui va discriminer encore plus les femmes demain", a martelé Jean-Marc Canon (CGT, 1er syndicat).

"Sans issue"

Parallèlement, le gouvernement - qui a modifié mardi son projet de loi retraites pour y intégrer le principe d'une "conférence de financement" chargée d'ici fin avril de trouver les moyens de garantir l'équilibre financier du système en 2027 - s'est réuni en séminaire dans la foulée du Conseil des ministres. A son issue, le Premier ministre Édouard Philippe a jugé que la grève à la SNCF et à la RATP était "sans issue" et n'avait "que trop duré".

L'exécutif a répondu à la demande des syndicats réformistes CFDT, Unsa et CFTC en acceptant de supprimer l'instauration dès 2022 d'un âge pivot (ou "âge d'équilibre") qui devait atteindre graduellement 64 ans en 2027 et être assorti d'un bonus-malus. Il espère avoir ainsi "clos un chapitre important de la réforme des retraites", assure un conseiller, et "reprendre un cours plus normal de l'activité gouvernementale" en établissant le calendrier des autres réformes restées en suspens.

Mardi, le Premier ministre a néanmoins rappelé sa conviction que les partenaires sociaux ne pourraient pas faire l'économie d'une mesure d'âge pour respecter leur promesse d'un déficit nul en 2027. Plus largement, il a répété que "pour continuer à financer notre système de retraites, il faut que les Français travaillent plus longtemps".

Le Medef a demandé mercredi au gouvernement "tous les chiffrages relatifs aux retraites" avant de participer à la conférence de financement, qui doit commencer fin janvier, et rappelé qu'il privilégiait la solution d'un "âge d'équilibre".

Soutien des Français

En attendant, sans vraiment s'en cacher, le gouvernement compte sur l'affaiblissement de la grève, dont la Banque de France a estimé l'impact sur la croissance au quatrième trimestre 2019 à 0,1 point maximum.

Mais si la mobilisation baisse, elle reste majoritairement soutenue par l'opinion publique. Et la bataille de la rue se double d'un nouvel affrontement, dans l'hémicycle cette fois, où le cadre de l'examen du projet de loi est déjà critiqué par les oppositions de gauche et de droite, avant même son arrivée prévue le 17 février.

ats, afp

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