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La Nobelisée Nadia Murad vise à Genève la communauté internationale

La Prix Nobel de la paix Nadia Murad a salué la jeunesse irakienne qui manifeste contre son gouvernement (archives). © KEYSTONE/EPA/NOUSHAD THEKKAYIL
La Prix Nobel de la paix Nadia Murad a salué la jeunesse irakienne qui manifeste contre son gouvernement (archives). © KEYSTONE/EPA/NOUSHAD THEKKAYIL


Publié le 10.12.2019


Elles sont jeunes et se sont levées contre le génocide, le mariage forcé et la pollution ou pour les populations autochtones. Parmi ces six activistes honorées mardi à Genève, la Prix Nobel de la paix Nadia Murad a ciblé "l'abandon" de la communauté internationale.

"Vous êtes un exemple pour cette génération mais aussi pour les générations à l'avenir", a dit la directrice générale de l'ONU à Genève Tatiana Valovaya, lors de ce premier Sommet des jeunes activistes. A l'occasion de la Journée internationale des droits de l'homme, devant des centaines de jeunes, les six militantes ont mentionné leurs luttes et les obstacles auxquels elles ont été confrontées.

"Que faites-vous pour changer les problèmes environnementaux et mondiaux ?", a notamment demandé aux Suisses la défenseuse brésilienne de 22 ans Hamangaí Pataxò. Deux semaines après l'assassinat d'une de ses amies, elle accuse surtout l'Etat brésilien de "faire taire les voix" qui protestent contre les meurtres quotidiens d'autochtones dans son pays.

Mais aussi de persécuter ceux qui, comme elle, luttent pour préserver l'Amazonie confrontée à d'importants incendies. "Lorsqu'une femme est assassinée, d'autres se lèveront", dit-elle.

Violations contre les Yazidis

Prix Nobel de la paix 2018, Nadia Murad, âgée de 26 ans, a salué la "jeunesse irakienne" qui manifeste pour la démocratie depuis plusieurs mois. Cette Yazidie, enlevée par l'Etat islamique (EI), a dit que les femmes de la communauté victime d'un génocide "continuent d'être victimes de viols".

Et cette minorité fait toujours face à des "obstacles" alors que le territoire irakien a été libéré, selon elle. "La communauté internationale nous a abandonnés", a-t-elle dit. Elle demande que l'EI réponde de ses actes et à des pays européens comme la Suisse d'aider son peuple à pouvoir retrouver son habitat dans la région de Sinjar.

De son côté, la Congolaise Rebecca Kabuo, âgée de 25 ans, avait 19 ans lorsqu'elle a rejoint le mouvement non violent et non partisan pour les droits de l'homme "Lutte pour le changement" (LUCHA). Arrêtée huit fois, elle n'a jamais cessé de lutter pour l'éducation, des logements, l'accès à l'eau et la fin des violences mais aussi contre la corruption. Avant de s'associer à ceux qui oeuvrent contre l'épidémie Ebola.

Impact sur la législation

"Aujourd'hui, je vais bien. On a réussi à avoir de l'eau", dit-elle. "On a l'alternance politique", ajoute-t-elle en mentionnant le nouveau président Félix Tshisekedi.

Et Memory Banda, 23 ans, a réussi à faire changer la loi au Malawi pour interdire les mariages forcés avant 18 ans. Une action entamée après l'union contrainte de sa jeune soeur de 11 ans. "Il faut encore travailler à l'application de la loi" et inciter les dirigeants politiques à débloquer des ressources adaptées.

De quoi faire dire aux jeunes Britanniques Amy et Ella Meek, 16 et 14 ans, que l'accès à l'éducation n'est jamais "acquis". Elles ont lancé une campagne pour éliminer les plastiques à usage unique. "La jeunesse peut faire la différence", disent-elles encore. Désormais, plus de 460 écoles sont associées et elles ont pu interpeller les deux derniers Premiers ministres britanniques Teresa May et Boris Johnson. Un mouvement que des jeunes ont commencé à relayer en Suisse.

ats

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