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La nomination d'un président eurosceptique de la RAI rejetée

Le journaliste italo-suisse Marcello Foa avait été proposé vendredi pour prendre la présidence de la RAI. © KEYSTONE/EPA ANSA/MASSIMO PERCOSSI
Le journaliste italo-suisse Marcello Foa avait été proposé vendredi pour prendre la présidence de la RAI. © KEYSTONE/EPA ANSA/MASSIMO PERCOSSI


Publié le 01.08.2018


Les députés italiens ont rejeté mercredi la nomination de Marcello Foa au poste de président de la RAI. Ce journaliste italo-suisse a été présenté par la presse comme un souverainiste proche de la Ligue (extrême droite) et un défenseur affiché de Vladimir Poutine.

M. Foa a obtenu la majorité des voix à la commission parlementaire chargée de superviser la RAI, mais cela n'a pas suffi car la nomination du président de l'audiovisuel public ne peut être entérinée qu'à la majorité des deux tiers.

Sa nomination a été contrecarrée notamment par l'abstention des députés de Forza Italia (droite), le parti de Silvio Berlusconi. Forza Italia est allié dans plusieurs régions de la Péninsule à la Ligue, formation qui fait partie de la coalition de gouvernement avec le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème).

Décision critiquée

La nomination de M. Foa avait été saluée par la Ligue comme "la fin de la pensée unique" mais avait suscité une volée de critiques à droite comme à gauche.

"Le service public, pour l'être vraiment, ne peut pas être l'expression unilatérale d'une majorité, quelle qu'elle soit", a commenté mercredi M. Berlusconi, dont la mainmise sur les médias quand il était au pouvoir a été vivement critiquée. Et le vieux milliardaire a ajouté que les élus de FI continueraient de s'opposer à la nomination de M. Foa.

"La Ligue prend acte du choix de Forza Italia de s'allier avec le PD (Parti démocrate, centre gauche) pour essayer d'empêcher le changement, que ce soit pour la RAI, les coupes dans les retraites des parlementaires ou d'autres sujets", a réagi le chef de la Ligue Matteo Salvini.

"Marcello Foa est une personne appréciée, estimée en Italie et dans le monde, une personne libre", a-t-il insisté, assurant qu'il demandait seulement aux journalistes "d'être objectifs et corrects, pas encartés".

Maintien dans la zone euro ?

Ce coup dur pour le gouvernement en place est de nature à tempérer quelque peu les inquiétudes vis-à-vis de l'attitude de Rome sur la question du maintien de l'Italie dans la zone euro.

Vendredi dernier, les rendements des emprunts d'Etat ont fait un bond à la suite de la parution d'une interview dans laquelle Beppe Grillo, fondateur du M5S - qui n'a plus de fonctions dirigeante au sein du parti -, relançait l'idée d'un référendum sur l'euro. Le même jour, le gouvernement nommait Marcello Foa, qui conteste le caractère irréversible de la monnaie commune européenne.

ats, reu, afp

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