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La population active en Suisse parmi les mieux loties en Europe

Les statisticiens de l'OFS constatent également que le taux d'activité des femmes reste inférieur de 8,6 points de pourcentage à celui des hommes, qui s'établit à 88,5% (archives). © KEYSTONE/ADRIEN PERRITAZ
Les statisticiens de l'OFS constatent également que le taux d'activité des femmes reste inférieur de 8,6 points de pourcentage à celui des hommes, qui s'établit à 88,5% (archives). © KEYSTONE/ADRIEN PERRITAZ


Publié le 23.04.2019


Le marché du travail suisse absorbe une grande partie de la main d'oeuvre domestique. Cette capacité a même progressé ces neuf dernières années, selon les indications fournies mardi par l'Office fédéral de la statistique (OFS). En Europe, seule l'Islande fait mieux.

A fin 2018, la population active (15-64 ans) participant au marché du travail en Suisse a augmenté à 84,2%, contre 81,3% en 2010. Au sein des pays de l'Union européenne (UE) et de l'Association européenne de libre-échange (AELE), l'Islande arrive en tête avec un taux de 88,7%, précise l'OFS dans son communiqué. La moyenne de l'UE se situe à 73,3%.

Le niveau d'intégration élevé sur le marché du travail helvétique peut s'expliquer par le recours aux emplois à temps partiel. En comparaison européenne, la Suisse se démarque également dans ce domaine, avec une part de 35% de la population active n'occupant pas un poste à 100%.

Les Pays-Bas s'imposent toutefois en champions européens du temps partiel, avec une proportion de 49,8%, très loin de la moyenne des 28 pays de l'Union (19,4%).

Conséquence de cette forte propension à privilégier les emplois à temps partiel, le taux d'occupation de la population active en Suisse exprimée en équivalents plein temps recule à 72,8%.

Les statisticiens de l'OFS constatent également que le taux d'activité des femmes reste inférieur de 8,6 points de pourcentage à celui des hommes, qui s'établit à 88,5%. Durant la période sous revue, cet écart s'est toutefois réduit de 3,3 points.

Inégalités hommes-femmes persistantes

Un fossé se creuse si l'on considère les chiffres sous l'angle des postes à plein temps. Le taux d'occupation chute à 59,8% pour les femmes, contre 85,5% pour les hommes. Dans l'UE, le taux d'activité s'élevait en 2017 respectivement à 78,9%, contre 67,8%.

Les mère d'enfants en bas âge sont surreprésentées dans ces statistiques. La part de femmes de 25 à 54 ans devant mener de front un travail et l'éducation d'un bambin de moins de 4 ans a progressé ces neuf dernières années, passant à 75,7% de 67,4%. Plus l'âge de l'enfant le plus jeune diminue, plus cette proportion augmente, affirme l'OFS.

De longs horaires de travail, l'imprévisibilité de ceux-ci ou encore les trajets pour se rendre sur le lieu de travail sont cités parmi les facteurs empêchant aux parents de concilier vies familiale et professionnelle.

Un grand nombre de femmes (62,2%) interrogées par l'OFS a d'ailleurs réduit les horaires de travail pour s'occuper d'un enfant de moins de 15 ans. Chez les hommes, la proportion est de 14,9%. La modification des horaires concerne 23,8% des pères et 30,7% des mères.

Près d'un tiers des femmes a changé d'emploi pour mieux concilier vie de famille et carrière professionnelle (17,7% pour les hommes).

L'enquête de l'OFS démontre toutefois que les employeurs peuvent se montrer flexibles et permettent aux parents de moduler leurs horaires de travail pour s'occuper d'un enfant. Ces faveurs sont accordées plus facilement aux pères (73,9% des sondés) qu'aux mères (65%). Les refus catégoriques concernent 15,6% des femmes ayant participant au sondage, contre 10,4% des hommes.

ats, awp

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