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La Poste risque de faire des remous sous la Coupole en mars

Le Conseil national devrait débattre de La Poste en mars durant la session, à la demande des socialistes et libéraux-radicaux (archives). © KEYSTONE/GAETAN BALLY
Le Conseil national devrait débattre de La Poste en mars durant la session, à la demande des socialistes et libéraux-radicaux (archives). © KEYSTONE/GAETAN BALLY


Publié le 18.02.2018


La révélation des manipulations comptables chez CarPostal risque d'occuper les parlementaires durant la session en mars. Les socialistes et libéraux-radicaux veulent débattre du géant jaune et demandent des explications à la conseillère fédérale Doris Leuthard.

Le groupe parlementaire socialiste va demander un débat urgent sur La Poste, a déclaré dimanche à l'ats le conseiller national et président du groupe Roger Nordmann (VD). Il revenait sur un article en ce sens paru dans la SonntagsZeitung.

Les irrégularités comptables chez CarPostal sont "très graves, mais il y a d'autres problèmes très graves" au sein de l'ex-régie fédérale qui s'y ajoutent, explique le socialiste. Il évoque la fermeture constante des offices postaux: le PS craint que les résultats de ceux-ci n'aient été artificiellement péjorés pour justifier leur suppression. La Confédération doit préciser ses exigences en matière de comptabilité.

Plus globalement, le parti remet en question le mandat de service public du géant jaune et sa culture d'entreprise. Pour M. Nordmann, le fait que le conseil d'administration ait décidé de ne pas verser de bonus aux dirigeants de CarPostal et de la cheffe de La Poste, Susanne Ruoff, tant que l'affaire n'est pas éclaircie montre bien le problème de crédibilité au sein de l'entreprise. Le débat au Parlement devrait aussi aborder le niveau des bonus.

Question plus large

Les socialistes ne sont pas les seuls à se préoccuper du cas de CarPostal. Le PLR "exige un éclaircissement complet" sur l'affaire et estime important d'observer la situation dans son ensemble, a-t-il fait savoir vendredi dans un communiqué. Il veut traiter des questions liées aux entreprises du service public comme La Poste, la RTS, Swisscom ou les CFF.

On devrait connaître la date du débat au début de la session, qui dure du 26 février au 16 mars. A priori, il devrait avoir lieu durant la dernière semaine, selon les deux partis.

Double rôle de l'OFT

Tandis que le PLR pointe du doigt les entreprises de service public, les experts estiment le système de contrôle actuel insuffisant. Professeur en industries de réseaux à l'EPFL et membre de la commission fédérale de l'électricité (Elcom), Matthias Finger plaide pour une régulation propre aux transports publics.

Dans l'édition du TagesAnzeiger et du Bund de samedi, il juge problématique le double rôle de l'Office fédéral des transports (OFT). Interviewé dans la NZZ am Sonntag, le spécialiste estime qu'il manque une séparation claire.

D'un côté, l'OFT formule des lois et ordonnances et de l'autre, il joue un rôle de régulateur en vérifiant que les prescriptions sont appliquées. M. Finger évoque la commission d'arbitrage dans le domaine des chemins de fer. Selon lui, cette commission pourrait faire office de régulateur pour tout le secteur des transports publics.

ats

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