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La reprise de Bundesliga soumise à des règles draconiennes

Yann Sommer est conscient de la situation: "La santé des clubs est en jeu". © KEYSTONE/EPA/SASCHA STEINBACH
Yann Sommer est conscient de la situation: "La santé des clubs est en jeu". © KEYSTONE/EPA/SASCHA STEINBACH


Publié le 13.05.2020


Pour obtenir le droit de redémarrer samedi, la Bundesliga promet de se soumettre à un protocole sanitaire draconien. Celui-ci encadre à peu près tous les aspects de la vie des joueurs et pourrait inspirer les autres grands championnats.

La Ligue allemande (DFL) a présenté aux pouvoirs publics un document de 51 pages, qui a convaincu le gouvernement fédéral et les régions de la possibilité de relancer le football, à huis clos évidemment. Pour couper court aux critiques, le texte précise en préambule que "toutes les mesures sont conditionnées au fait qu'elles ne détournent pas des ressources indispensables à la lutte contre le Covid-19 pour l'ensemble de la population".

Tests et quarantaines

Le pilier du plan de la DFL est la mise en oeuvre massive de tests de coronavirus pour les joueurs et leur encadrement, deux fois par semaine minimum et à la veille de chaque match, et la mise à l'écart immédiate au sein des clubs de toute personne déclarée positive.

La décision de placer en quarantaine le reste de l'équipe ne dépend pas des clubs, mais des autorités locales de santé. En Allemagne, Etat fédéral, chaque région adopte sa propre politique de prévention. Ceci explique que l'équipe de Dresde (D2) a été placée en quarantaine après la détection de deux cas, alors que celle de Mönchengladbach, dans la même situation, peut continuer à s'entraîner normalement.

300 personnes au stade

Environ 300 personnes sont admises au stade les jours de match, mais divisées en trois zones qui ne doivent avoir aucun contact entre elles: zone "pelouse" (équipes, arbitres, secouristes, photographes en nombre limité), zone "tribune" (presse, également en nombre très limité, et caméramen), et zone "extérieur stade", soit toute la zone comprise à l'intérieur des murs ou des grillages de l'enceinte.

Au-delà, la surveillance est de la responsabilité de la police, notamment en cas de rassemblements de supporters. Mais chaque zone ne peut accueillir qu'un maximum d'environ 100 personnes.

Les équipes arrivent dans plusieurs bus, afin de respecter la distance de 1,5 mètre entre les personnes. Tout le monde dans les bus porte des masques. Dans les vestiaires, la distance doit également être respectée, et les équipes entrent sur la pelouse l'une après l'autre par le tunnel, toujours en gardant les distances. Aucun contact: ni poignée de main, ni photo de groupe, ni échange de fanions.

Ballons régulièrement désinfectés

Tous les acteurs de la zone pelouse portent des masques, y compris les remplaçants sur les bancs. Seuls les joueurs et les arbitres de champ n'en portent pas. Les ballons sont régulièrement désinfectés pendant le match.

Les contacts physiques sont limités aux actions de jeu. Dans un document annexe envoyé aux clubs, la DFL précise que les embrassades et contacts de mains pour célébrer les buts doivent être évités. "Les contacts du coude ou du pied sont à privilégier."

"Dans le stade", prévient la DFL, "les équipes et joueurs professionnels vont être encore plus observés que d'habitude par le grand public. Nous vous demandons instamment d'avoir un comportement exemplaire."

Interviews à travers des murs

Huit pages du protocole sanitaire sont consacrées exclusivement aux mesures à prendre pour les équipes de télévision. Le principe est toujours le même: éviter les contacts, en maintenant la distance ou en installant des murs de plexiglas. Les interviews d'après-match doivent se faire à travers ces murs.

Seuls dix journalistes de presse écrite sont admis pour chaque rencontre. La conférence de presse d'après-match est supprimée et la zone mixte est fermée.

Quasi-quarantaine

Les équipes en déplacement doivent si possible réserver entièrement un hôtel, ou à défaut se faire attribuer un étage complet. L'hôtel est désinfecté avant l'arrivée de l'équipe. Les joueurs n'ont pas le droit d'utiliser les salles ou équipements de fitness. Comme partout, les distances doivent être respectées, y compris à table à l'heure du repas.

Dans leur vie privée, les joueurs sont priés de vivre en quasi-quarantaine, sans contact avec leurs voisins, et sans recevoir de visites. Ces restrictions s'appliquent à tous les membres du foyer! Si nécessaire, une personne de la famille peut sortir brièvement faire les courses, mais le joueur lui-même n'en a pas le droit. Le protocole détaille sur plusieurs pages les règles d'hygiène à observer en famille, depuis le lavage des mains jusqu'à la façon de préparer la nourriture.

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